« Lubrizol coupable, État complice »
Dès le lendemain de l’incendie de Rouen, il y a tout juste deux ans, des citoyens se sont rassemblés pour exiger la vérité sur l’accident et mener leur contre-expertise.
dans l’hebdo N° 1672 Acheter ce numéro

© LOU BENOIST/AFP
Devant l’imposant palais de justice de Rouen, une dizaine de personnes se retrouvent pour distribuer des tracts dans l’espoir de gonfler les rangs de la manifestation du 26 septembre (1). Dans onze jours, on commémorera les deux ans de l’incendie de l’usine Lubrizol. « Tu sais pourquoi ils manifestent ? » demande un adolescent à son copain. « Aucune idée… » lui répond ce dernier. Difficile de convaincre avec le mot manifestation en ce moment. Mais, quand le nom de Lubrizol est prononcé, les passants ralentissent, écoutent quelques secondes, preuve que le traumatisme est toujours là. Les slogans sont volontairement piquants : « À Rouen, nous avons testé le masque six mois avant le reste de la France ! ». Et la variante : « À Rouen, nous avons testé la peur d’être contaminés six mois avant le reste de la France ! » Sans oublier l’immuable « Lubrizol coupable, État complice ».
Une détermination citoyenne qui ne vacille pas depuis cette matinée de septembre 2019 où la capitale normande et ses environs se sont réveillés sous un énorme panache de fumée noire, interminable. Dans la nuit, un incendie s’était déclaré dans l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso seuil haut, c’est-à-dire surveillée en raison des matières premières utilisées, et dans les entrepôts de sa voisine, la société Normandie Logistique. Ni mort ni blessé grave, mais une sidération qui s’abat sur la population. Certain·es habitant·es ont réussi à la dépasser pour agir dès les premières heures. « Grâce à nos liens avec les camarades de l’usine AZF de -Toulouse, nous savions quelles erreurs éviter, raconte Gérald Le Corre, -responsable CGT en Seine--Maritime. On savait qu’il ne fallait pas se -diviser entre
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