Michel Leclerc : À l ’école de la Résistance

Réalisé par Michel Leclerc, un documentaire retrace l’histoire de la Maison d’enfants de Sèvres.

Pauline Guedj  • 2 novembre 2021 abonné·es
Michel Leclerc : À l ’école de la Résistance
© Dulac Distribution

Octobre 1941. Yvonne Hagnauer, alias Goéland, et Roger Hagnauer, dit Pingouin, fondent la Maison d’enfants de Sèvres. Sous l’égide du Secours national, ils se promettent d’y accueillir les Franciliens victimes de la faim, leur offrant foyer et éducation. Toutefois, à partir de 1942, Sèvres recueille de plus en plus d’orphelins de la guerre, fils de résistants, rescapés de bombardements, filles de juifs déportés.

Pingouin et Goéland et leurs 500 petits, Michel Leclerc, 1 h 49.

Pour protéger les fugitifs, Goéland falsifie les identités. Elle élabore avec eux des biographies alternatives et ment aux autorités. On affiche les photographies de Pétain lorsque les envoyés du gouvernement viennent visiter les lieux. On les fait tomber dès que ceux-ci s’éloignent.

Michel Leclerc, cinéaste connu pour avoir réalisé en 2010 Le Nom des gens, entretient avec la Maison d’enfants de Sèvres une relation personnelle. Sa mère, Juliette Cohen, y fut accueillie après la déportation de ses parents, et l’histoire voudrait que ce soit le mime Marceau, lui-même très proche des lieux, qui l’y ait déposée. Juliette et ses sœurs ont passé leur enfance à Sèvres.

Michel Leclerc a grandi en captant des bribes de conversations des anciens élèves de l’école. L’idée d’en faire un film est née de ces discussions lacunaires, et son documentaire mêle images d’archives, souvenirs personnels, belles séquences d’animation (retraçant en particulier l’intervention du mime Marceau) et entretiens avec les fondateurs et leurs enfants. Leclerc retrace la parole des anciens élèves avec douceur et sobriété. L’intimité qui les lie est palpable et on ressort de la projection heureux d’en avoir appris davantage sur une expérience méconnue de la résistance. Dommage toutefois que la voix off et les fréquentes interventions face caméra du cinéaste viennent alourdir ce portrait instructif.

Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes