Commission Sauvé : et maintenant ?
Après la remise publique du rapport sur les abus sexuels dans l’Église catholique, l’institution peine à affronter ses crimes et à engager la réforme en profondeur qui s’impose.
dans l’hebdo N° 1687 Acheter ce numéro

© Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Voilà trois ans, l’Église catholique française était largement secouée par l’affaire du père Preynat, accusé de viols récurrents par de jeunes scouts, et par celle du cardinal Barbarin, accusé de non--dénonciation de ces crimes sexuels dans son diocèse. Le procès avait permis de dresser un sombre tableau de cette institution au sein de laquelle la hiérarchie a longtemps pratiqué le mensonge par omission tout en déplaçant discrètement des coupables, leur permettant ainsi de récidiver impunément.
En 2022, c’est le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) qui encombre cette rentrée. Présidée par Jean-Marc Sauvé (haut fonctionnaire de la République, ancien vice-président du Conseil d’État), constituée à la demande de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Conférence des religieux et religieuses de France, la Ciase a rendu son rapport en octobre 2021. Cette somme est longue de 2 500 pages, dont… 2 015 d’annexes.
Sans receler de surprise sur le fond, sa lecture reste ahurissante. Pour l’ensemble de la période étudiée, entre 1950 et 2020, « les personnes victimes de violences sexuelles commises par des clercs, religieux et religieuses catholiques représentent 4 % du total des victimes de violences sexuelles, a commenté Jean-Marc Sauvé dans le quotidien La Croix. C’est peu en apparence, mais les valeurs absolues, telles qu’on peut les estimer, sont effarantes : cela représente environ 216 000 personnes ». Jusqu’à 330 000 si l’on tient compte des milieux laïcs gravitant autour de l’Église. Il s’agit d’un crime de masse.
Ce constat posé, comment transformer l’Église ? Du côté de Rome, cette interrogation est problématique. Le Vatican peine encore à valider les conclusions de la commission Sauvé pour la France. Le pape François a d’abord
Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :
Pour aller plus loin…

« Le lien entre la jeunesse et la gauche n’a plus rien de naturel »

Les drogues, un calvaire de plus pour les migrants

« Macron, coprince d’Andorre, bouge ton cul, les Andorranes sont dans la rue »
