Comment les Ukrainiens se sont préparés à la guerre
De Kyiv aux oblasts de Donetsk et de Kharkiv, alors que l’inimaginable se produit, les populations ne comptent pas se laisser faire et prennent les armes pour résister. Paroles d’habitants quelques heures avant le début de l’invasion russe.
dans l’hebdo N° 1695 Acheter ce numéro

Dans son immeuble, vestige de l’époque soviétique au sud-est de la banlieue de Kyiv, la capitale de l’Ukraine, Valentina fête ses 56 ans avec ses enfants, leurs conjoints et sa petite-fille. Sur l’écran géant du télé-viseur, les images glaçantes des exercices russes et de l’accumulation de matériel de guerre tout autour de l’Ukraine sont diffusées. Une coupe de champagne à la main, Valentina ne veut pas croire à la guerre. Pour elle, personne ici ne veut entrer en conflit avec le pays voisin. Sans doute même pas la population russe. Las, le deuxième jour de l’offensive, le 25 février, elle est réveillée par une explosion ayant touché deux immeubles de la rue voisine.
La veille de cette invasion, un air d’insouciance régnait pourtant dans les rues animées de Kyiv. Valentina était tiraillée entre les annonces alarmistes de l’Occident, qui avait finalement vu juste, et celles du gouvernement ukrainien, qui considérait qu’il ne fallait pas succomber à la panique, malgré la présence de troupes et d’armements à moins de 150 kilomètres en Biélorussie, au nord de Kyiv. À l’instar de la plupart des habitants de la capitale, Valentina n’avait pas fait sa valise de secours, comme le recommandaient les autorités. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’à partir du moment où sonneront les sirènes alertant de l’imminence d’un bombardement potentiel de la capitale, il faudra qu’elle aille se réfugier dans la station de métro Karkivia, qui se trouve à quelques minutes à pied de chez elle. Que faire
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