Dissolution des groupes d’extrême droite : une stratégie inopérante
Est-il efficace de condamner administrativement une faction à la disparition, comme s’y emploie le gouvernement ? Pas vraiment, à en croire chercheurs et militants antifascistes.
dans l’hebdo N° 1692 Acheter ce numéro

© Antoine Wdo/Hans Lucas/AFP
Gérald Darmanin a la dissolution facile. Le 25 janvier, le ministre de l’Intérieur annonçait son intention de voir Nantes révoltée, un média militant engagé dans les luttes sociales (1), subir ce sort. Cette sentence est régulièrement subie par des groupuscules d’extrême droite. Les services de la place Beauvau utilisent pour ce faire les dispositions de la loi de 1936 sur les groupes de combat et les milices privées.
Si le principe – interdire des groupes plus ou moins violents et les empêcher de diffuser une idéologie mortifère – peut sembler pertinent, qu’en est-il réellement ? La procédure a un but avoué : mettre un frein à l’organisation des mouvements visés et aux troubles à l’ordre public qu’ils engendrent. Pour Nicolas Lebourg, chercheur au Centre d’études politiques et sociales (Cepel) et spécialiste de l’extrême droite, ces interdictions « permettent parfois de faire baisser l’activisme. On a par exemple constaté une diminution des violences d’extrême droite après les dissolutions d’Unité radicale en 2002 et de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires en 2013, après la mort de Clément Méric ». Pour autant, elles ne constituent pas une solution miracle et peuvent même avoir des conséquences opposées à leur objectif d’origine. L’historien évoque des cas de radicalisation terroriste à la suite de ces décisions ayant « libéré dans la nature des militants auparavant tenus par un cadre ».
Les procédures de ces dernières années, menées par Gérald Darmanin, ont visé quatre groupes ayant nourri
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