À Kyiv, une solidarité sous pression
dans l’hebdo N° 1698 Acheter ce numéro

Un cratère de plusieurs mètres de large, entouré par une foule d’habitants sous le choc. Ce matin du 18 mars à Kyiv, ce quartier résidentiel de la rue Podilovsky a vu une roquette tomber sur ses toits alors que le jour n’était pas encore levé. Ici, pas de bâtiment stratégique, pas de base militaire ni de ministère. Seulement quatre immeubles d’habitation. Le souffle a été puissant, les dégâts sont impressionnants.
À gauche, les vitres de l’école maternelle se sont fragmentées en milliers de petits morceaux qui se reflètent au soleil. Des dames âgées louent le ciel qu’il n’y ait pas eu d’enfants à l’intérieur. À droite, des appartements dont la façade s’est effondrée bâillent, la « gueule » grande ouverte, les canapés et photos de famille pendent dans le vide à la vue de tous. Même les petits garages en tôle ont brûlé, les voitures avec. Il ne subsiste que l’odeur d’essence, balayée par un vent qui fait danser les rideaux désormais à l’air libre. Un homme s’approche, montre dans ses mains des restes de roquette. Il pointe du doigt son immeuble, mime la destruction de son appartement, jonché de débris. Bilan de la frappe ? Un mort. Quatre blessés.
Partout dans les maisons, les habitants s’activent. Balai en main, des grands-mères sur le pas des portes ramassent des brouettes entières de gravats où se mélangent briques, métal et bibelots projetés là par le souffle de l’explosion. Dans les appartements, on retire un à un les bouts de verre des matelas comme si, dès ce soir, on allait pouvoir y dormir à nouveau. Deux cents mètres plus loin, les dégâts sont moindres, seules les vitres ont été brisées. Alors
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