Covid-19 : La Chine face à omicron

L’épidémie meurtrière en cours à Hongkong illustre les limites du « zéro-covid » à l’heure d’omicron et menace la Chine continentale, dont une bonne partie de la population n’est toujours pas vaccinée.

Politis  • 22 mars 2022
Partager :
Covid-19 : La Chine face à omicron
La salle des urgences submergée de l'hôpital hongkongais Princess Margaret, le 11 mars 2022.
© DALE DE LA REY / AFP

Que se passe-t-il à Hongkong ? Depuis février, le territoire enregistre la plus importante croissance du nombre de cas de covid du monde, passant en un mois d’une trentaine à plus de 530 cas par million d’habitants. Plus grave, il enregistre le record mondial de mortalité, avec 5,2 % des cas diagnostiqués se soldant par un décès. En cause, un faible taux de vaccination, avec seulement 31 % de la population (44 % des plus de 80 ans) ayant reçu au moins une dose, majoritairement au vaccin chinois Sinovac, moins efficace que l’ARN messager.

Cette vague contredit le récit d’une moindre sévérité d’omicron. Si celle-ci existe, elle est surtout due à la bonne immunisation (vaccinale ou post-infectieuse) des populations. Cette tragédie souligne aussi les limites de la stratégie « zéro covid » face à un variant très contagieux. Elle alerte également sur la fragilité de la Chine continentale, où près de 50 % des plus âgés (soit des dizaines de millions de personnes) n’ont pas un schéma vaccinal complet. C’est ce qui a motivé les autorités chinoises à confiner près de 40 millions de personnes, dont la ville de Shenzhen, la « Silicon Valley » chinoise. En plus des potentiels nouveaux variants, une incapacité de la Chine à endiguer cette vague pourrait aggraver la pénurie sur les composants électroniques et donc l’inflation déjà alimentée par la guerre en Ukraine.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier