À Saclay, marche funèbre contre une Silicon Valley à la française
Un accord à gauche permettrait aux écologistes de retrouver un groupe à l’Assemblée. Mais pas au prix d’une dilution dans LFI.

© Anna Margueritat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Une mésange huppée en papier mâché, enterrée dans un cercueil en carton. Une mise en scène macabre symbolisant les conséquences de l’arrivée de la ligne de métro 18, composant du projet du Grand Paris. Les militants et habitants rassemblés à Saclay ont porté leur choix sur cet oiseau menacé pour illustrer les dangers écologiques qu’impliquent les travaux. Les pelleteuses grignotent les terres agricoles et zones humides de ce territoire francilien, en vue de connecter l’aéroport d’Orly à Versaille-Chantiers d’ici 2026 à 2030.
Isabelle, ingénieure agronome et membre du Collectif contre la ligne 18 n’hésite pas à s’insurger. « Ces oiseaux remplissaient le rôle des pesticides, ils débarrassaient les agriculteurs des nuisibles, mais on préfère les chasser pour implanter nos activités. » Mais les nuisibles ne seront bientôt plus un souci, remarque-t-elle, puisque les constructions à venir « signent la fin de l’agriculture sur le plateau ». Le but poursuivi par l’État est de transformer la zone en cluster de l’innovation, en y rassemblant 15% de la recherche française. « Une Silicon Valley française, preuve d’une américanisation insensée » d’après le collectif. 400 hectares de terres agricoles ont déjà disparu sous le bitume depuis le début des travaux.
Terres fertiles : espace à conquérir