Au Chili, des vents contraires soufflent sur la nouvelle Constitution
Le 4 juillet, la Convention constitutionnelle a remis au président Gabriel Boric une Constitution écologique et sociale à laquelle s’opposent fortement les forces libérales et réactionnaires.
dans l’hebdo N° 1713 Acheter ce numéro

© MARCELO HERNANDEZ/Getty Images South America/Getty Images/AFP
Ce lundi 4 juillet, sur les hauteurs de la colline Santa Lucía, au pied de la cordillère des Andes, à Santiago du Chili, les Constituants des peuples originaires se réunissent, aux sons des tambours mapuches. À l’aube, ils bénissent la nouvelle Constitution – Carta Magna – qu’ils remettront dans quelques heures au nouveau président, Gabriel Boric. Le froid saisissant de l’hiver austral n’a pas découragé leur détermination à rester mobilisés pour qu’elle soit approuvée.
Il y a un an très exactement, ils se réunissaient sur cette même colline pour inaugurer, à leur manière, le processus constitutionnel que la révolte sociale d’octobre 2019 avait fait naître. Paritaire, l’Assemblée constituante comptait 17 sièges réservés à des représentants des peuples autochtones. En douze mois, 154 citoyens, issus de partis politiques et de mouvements sociaux, ont relevé le défi de rédiger une nouvelle Loi fondamentale. Le Chili y est défini comme un État « plurinational, interculturel et écologique ». L’existence des peuples autochtones et de diverses nations est reconnue, et une certaine autonomie est accordée aux communautés autochtones. Une victoire notable alors que l’histoire du Chili avec ses peuples originaires est conflictuelle. Cette plurinationalité représente une avancée majeure, pour le pays et toute la région latino-américaine.
51 % des sondés ont déclaré qu’ils voteront « non » à la nouvelle Constitution.
Après la cérémonie atypique matinale, les Constituants se sont rendus à l’ancien Congrès
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