Chez EELV, on recycle bien la refondation

Des cadres, élus et militants appellent à « refonder » le parti et à l’ouvrir sur les mouvements associatifs.

Michel Soudais  • 24 août 2022
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Chez EELV, on recycle bien la refondation
© Marine Tondelier figure en tête des signataires (Photo : Jaak Moineau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Avant même l’ouverture, le 25 août, de leurs journées d’été à Grenoble, plus de 600 cadres et élus d’Europe Écologie-Les Verts ainsi que des militants non encartés ont appelé dans une tribune à « refonder » leur parti en une formation « plus ouverte sur les mouvements associatifs ». Ce texte, intitulé « Le vivant ou les cendres », publié sur le JDD.fr et ouvert aux signatures sur un site dédié, émane d’un groupe de réflexion baptisé « La Suite », créé en juin, après la présidentielle et l’élection aux législatives de 23 députés écolos, dans la perspective du congrès que le parti doit tenir en décembre prochain.

Les signataires, en tête desquels figure Marine Tondelier, élue d’Hénin-Beaumont et probable candidate à la succession de Julien Bayou – élu député en juin, le secrétaire national doit renoncer à cette fonction pour se conformer aux statuts du parti –, souhaitent qu’à cette occasion « Europe Écologie-Les Verts se refonde, avec ses partenaires du pôle écologiste et toutes celles et ceux qui le souhaiteront » pour faire « naître un nouveau mouvement accueillant, populaire, convivial, démocratique, fédéraliste, écoféministe, antiraciste, et plus ouvert sur les mouvements associatifs qui renouvellent aujourd’hui l’action écologiste ».

Cet appel à la « refondation » a toutefois un air de déjà-vu. Il présidait déjà en 2010 à la « fusion-dépassement » du parti Vert (créé en 1984) en Europe Écologie-Les Verts (EELV), quand il s’était agi de réunir dans un mouvement politique renouvelé ses adhérents et les militants venus avec les listes d’Europe Écologie aux européennes de 2009 qui ne souhaitaient pas adhérer aux Verts (Eva Joly, Yannick Jadot, José Bové…). Plus récemment, après ses succès aux européennes de 2019 et aux municipales de 2020, EELV avait formé le Pôle écologiste avec Génération·s, Génération écologie, Cap 21 et le Mouvement des progressistes. Ce pôle n’ayant pas permis la percée escomptée à la présidentielle, sa pérennisation dans un seul mouvement peut-elle être l’instrument de la conquête d’une majorité politique ?

Politique
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