Face au « chemsex », homophobie et toxiphobie plutôt que prévention
Au lendemain de l’« affaire Palmade », cette sexualité de groupe sous drogues psychostimulantes, de plus en plus répandue chez les gays, n’est considérée que du point de vue répressif par le gouvernement.
dans l’hebdo N° 1748 Acheter ce numéro

Depuis l’accident meurtrier provoqué par Pierre Palmade, positif à la cocaïne et à d’autres drogues de synthèse, près d’une dizaine de personnes ont trouvé la mort sur la route, lors d’accidents mettant en cause des conducteurs a priori sous l’emprise de produits psychoactifs et/ou d’alcool. Aucun média national n’en a parlé, ou presque.
Si l’humoriste est absolument inexcusable, il reste qu’on a eu, avec ce « fait divers », la fâcheuse impression de voir se déchaîner un combiné d’homophobie et de toxicophobie. Avec des services de police visiblement très prolixes, puisque la presse a pu révéler assez précisément les résultats des perquisitions de la maison de l’acteur, comme la saisie de différents sex-toys, « détail » a priori peu important dans une affaire d’accident de la route.
Mais ce qui est ressorti de cette triste histoire, c’est la mise sur le devant de la scène d’une pratique sexuelle aujourd’hui répandue assez largement dans une partie de la communauté gay : le « chemsex » (substantif composé de deux mots anglais, chemestry et sex, désignant des rapports sexuels sous l’emprise de produits psychoactifs).
Si l’on ne dispose pas de données de prévalence de cette pratique dans la population, Fred Bladou, référent national de l’association de lutte contre le sida Aides pour le chemsex et les « nouvelles stratégies de santé », en particulier la réduction des risques liés à l’usage de drogues, constate la diffusion de cette pratique sexuelle, en forte augmentation depuis six ou sept ans.
Une enquête spécifique auprès des gays a récemment révélé que 30 % des personnes interrogées auraient « essayé au moins une fois » cette pratique, combinaison de rapports sexuels et de polyconsommation de
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