« Nos corps empoisonnés » : mémoire de cellules
Marine Bachelot Nguyen raconte le parcours de la Vietnamienne Tran To Nga. Une femme dont les combats et les maladies témoignent de tragiques pages de l’histoire.
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« J’ai 79 ans. Ce combat, on l’a attendu pendant des années. » Dans la bouche d’Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné, cette phrase qui ouvre Nos corps empoisonnés amuse et étonne. D’origine japonaise et vietnamienne, la comédienne a peut-être le tiers de l’âge de celle qu’elle incarne dans Nos corps empoisonnés. Soit Tran To Nga, que l’autrice et metteuse en scène Marine Bachelot Nguyen voit comme une « femme-monde », tant ses engagements sont étroitement liés à des pages majeures de l’histoire contemporaine, parmi les plus sombres.
La pièce commence par la dernière lutte en date de la Vietnamienne, née pendant la guerre d’indépendance de son pays : son procès en 2021 contre une vingtaine de sociétés agro-industrielles américaines. Celles-ci ont fourni à l’armée américaine l’agent orange, herbicide ayant empoisonné des millions de personnes pendant la guerre du Vietnam.
Grâce au théâtre, Marine Bachelot Nguyen fait renaître l’espoir suscité par ce procès perdu. Elle réactive aussi la mémoire de tous les combats menés auparavant par Tran To Nga, installée depuis les années 1990 en France, où elle continue de militer auprès de ses compatriotes, notamment les jeunes du collectif Vietnam Dioxine.
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