« Les Âmes perdues » : la justice jusqu’au bout
Stéphane Malterre et Garance Le Caisne filment ceux qui luttent contre l’impunité du régime d’al-Assad.

Les Âmes perdues, Stéphane Malterre et Garance Le Caisne, 1 h 44.
Depuis le début de la révolution, la répression que Bachar al-Assad, avec l’appui de la Russie et de l’Iran, a imposée à son peuple, enfants compris, n’est toujours pas reconnue dans sa nature même : massive, barbare, quasi génocidaire.
Des associations, des équipes d’avocats et des parents de ces victimes ayant la nationalité d’un pays européen œuvrent pour mettre en branle la justice en Espagne, en France ou en Allemagne et faire condamner les principaux responsables de ces meurtres parmi les hauts dignitaires du régime.
Ces actions difficiles, au succès aléatoire, sont devenues nécessaires à partir du moment où, au conseil de sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine ont mis leur véto contre la saisine de la Cour pénale internationale, qui a vocation à juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
Le dossier César
Ce combat trouve des relais dans la publication d’articles, de livres et la réalisation de films, comme celui que signent Stéphane Malterre et Garance Le Caisne. Les Âmes perdues a pour point de départ les dizaines de milliers de photographies des victimes du régime syrien, morts sous la torture, divulguées par un déserteur ex-photographe de l’armée, dont César est le pseudonyme.
Dans Syrie le pays brûlé, le livre noir des Assad (1), auquel elle a également collaboré, Garance Le Caisne écrit à propos de ces clichés : « Les gisants sidèrent. Des photos de corps affamés, hideux, déformés, estropiés. Nus, enchevêtrés. Sans voix, sans mots. Par centaines. On voudrait se persuader que ces images appartiennent au passé, on les voudrait en noir et blanc. Mais elles sont en couleurs et d’aujourd’hui. De maintenant ».
Le dossier César, rendu public en 2015, a produit un choc mais n’a pourtant pas suffisamment ébranlé les consciences. En suivant la lutte de ceux qui refusent que ces crimes restent impunis, Les Âmes perdues se veut avant tout utile.
Envie de soutenir le journal autrement qu’en vous abonnant ? Faites un don et déduisez-le de vos impôts ! Même quelques euros font la différence. Chaque soutien à la presse indépendante a du sens.
Faire Un DonPour aller plus loin…

Le Festival de Cannes : toujours vivant

Cannes 2023 : un palmarès judicieux

« The Old Oak », de Ken Loach (Compétition) & Mon palmarès idéal
