Affaire Laurence De Cock / Zaka Toto : communiqué de Politis
Politis communique auprès de ses lectrices et lecteurs sur une affaire qui fait l’objet actuellement d’une procédure en justice, opposant Zaka Toto, doctorant et responsable du média Zist, à Laurence De Cock, collaboratrice du journal.
À la suite d’une demande de certains de nos lecteurs et lectrices, nous souhaitons apporter des précisions sur une affaire qui fait l’objet actuellement d’une procédure en justice pour diffamation.
M. Zaka Toto, doctorant et auteur, responsable du média martiniquais Zist, estime qu’une chronique que nous avons publiée en 2020, consacrée au sucre et à la mémoire de l’esclavage en Martinique, et écrite par notre chroniqueuse Laurence De Cock, participe de l’invisibilisation de son travail. Cette chronique traite du même sujet qu’un de ses articles, publié quelques semaines auparavant. M. Toto considère qu’il s’agit d’un « pillage ».
Très sensible aux processus d’invisibilisation, notre chroniqueuse, salariée de Politis, a cherché à le joindre immédiatement après la publication de son article et ses premières critiques, et a ajouté à son texte une invitation à la lecture du travail de M. Toto. Elle a également publié quelques jours plus tard sur le site de Politis un article pour expliquer sa démarche et pour préciser ses sources – notamment son travail de terrain avec la visite de la dernière usine sucrière en activité, les discussions avec des collègues enseignants, et un article antérieur de Martinique 1ère sur le même angle. Ce texte revient également sur les questions beaucoup plus lourdes et légitimes que pose cette controverse, sur les procédures volontaires ou non d’invisibilisation des auteurs et autrices dont les travaux précèdent les nôtres, et sur les difficultés inhérentes à la vulgarisation dans les médias.
Nous avons proposé à plusieurs reprises à M. Zaka Toto de publier ses travaux et analyses dans nos pages, ce qu’il a décliné. L’auteur s’estime définitivement lésé, pendant que notre chroniqueuse est harcelée sur les réseaux sociaux, au point d’en avoir appelé à la justice pour qu’elle tranche cette affaire sur la question de la diffamation (1) et que cesse ce conflit, tant il affecte gravement la santé et le travail de chacun-e.
Précision ajoutée le 27 juin 2023.
Nous présentons très volontiers nos excuses à ceux et celles qui se sont sentis blessé.es par cette affaire. Nous regrettons de ne pas avoir réussi à dépasser les incompréhensions, car nous sommes convaincus que ces débats peuvent se mener avec franchise et sincérité, surtout entre personnes et médias qui partagent le souci de la transmission historique et en particulier celle de l’histoire coloniale et de ses blessures toujours ouvertes.
Alors que l’Histoire ne cesse d’être convoquée à des fins de propagande, nous continuerons de poursuivre ce travail de vulgarisation historique. Pour tenter de combler les oublis volontaires, pointer les réécritures du « récit national », en permettant à des historiennes et des historiens d’exposer leurs travaux et leurs analyses.
Politis
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