École privée : ce séparatisme trop ignoré

Politis  • 6 juin 2023
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École privée : ce séparatisme trop ignoré
© Taylor Flowe / Unsplash.

On le pressentait. Dans un rapport publié le 1er juin, la Cour des comptes confirme que, sur les dix dernières années, les effectifs d’élèves scolarisés dans le secteur privé s’accroissent plus vite (+3,04 %) que ceux du secteur public (+0,02 %). En 2021, environ 10,07 millions d’élèves étaient dans le public, près de 2,06 millions dans le privé, répartis dans 7 500 établissements.

Les moyens consacrés par l’État aux établissements privés sous contrat s’élèvent à 8 milliards d’euros en 2022, essentiellement pour la rémunération de plus de 142 000 professeurs. Et ce financement étatique juge la Cour des comptes est « prépondérant » dans le modèle économique de ces établissements puisqu’il représente 55 % pour le 1er degré et 68 % pour le 2nd degré.

Pourtant, et c’est là que le bât blesse, ce financement est accordé sans contrepartie ni véritable contrôle, apprend-on. Ainsi la mixité sociale des publics scolarisés, réclamée tant par une loi de juillet 2013 que par la loi du 24 août 2021 confortant les principes de la République, y est « en net recul depuis vingt ans » : « Les élèves de familles favorisés et très favorisés, qui constituaient 41,5 % des effectifs de l’enseignement privé sous contrat en 2000, en représentent 55,5 % en 2021 », lit-on dans ce rapport. Cette croissance est principalement due aux catégories très favorisées, tandis que la part des élèves boursiers n’étaient que de 11,8 % contre 29,1 % dans le public. Ce séparatisme des plus fortunés menace la cohésion nationale.

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