Matoub Lounès, la voix de la liberté
Vingt-cinq ans après l’assassinat du chanteur kabyle iconique ayant pourfendu le pouvoir algérien autant que les intégristes islamistes, son ultime album, Lettre ouverte aux…, est réédité en vinyle dans une version augmentée.
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Souvent présenté d’abord comme un chantre du peuple kabyle et de la culture berbère, Matoub Lounès (né Lounès Matoub) apparaît avant tout comme un défenseur acharné de la liberté, à commencer par la liberté d’expression. Jusqu’à son dernier souffle, faisant fi des menaces et des risques de mort de plus en plus tangibles, il a refusé de se taire. Dans ses chansons, dans ses prises de parole publiques ou encore dans son autobiographie (1), il a cherché à faire entendre sa voix, au nez et à la barbe des censeurs et autres intégristes.
Grièvement blessé en octobre 1988 par un gendarme algérien, il réapparaît sur scène au printemps 1989, avec des béquilles, pour un concert devant une foule immense au stade de Tizi-Ouzou. Le 25 septembre 1994, il est enlevé par un groupe terroriste islamiste puis condamné à mort par un « tribunal » islamique mais finalement libéré le 10 octobre, sous la pression de la mobilisation populaire en sa faveur. En 1995, répondant à Laure Adler dans l’émission télévisée « Le Cercle de minuit »(diffusée sur France 2), il déclare : « Je préfère mourir pour mes idées que mourir de lassitude ou de vieillesse dans mon lit. »
Le 25 juin 1998, au volant de sa voiture, il est pris dans une embuscade au détour d’une route en Kabylie et, âgé seulement de 42 ans, meurt sous les multiples balles de ses agresseurs. Également présentes à bord du véhicule, sa femme Nadia – qu’il avait épousée en 1997 – et les deux sœurs cadettes de celle-ci ont la vie sauve. Faisant trois morts et de nombreux blessés, des manifestations violentes secouent ensuite la Kabylie pendant plusieurs jours en
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