Réfugiés : France, terre d’enfermement
À Briançon, près de la frontière franco-italienne, le conseil d’administration des Terrasses solidaires a décidé, le 28 août, de fermer provisoirement son centre d’accueil. « Les conditions de sécurité et de dignité ne pouvaient être maintenues », explique à regret l’association. Le bâtiment avait été pensé pour 65 couchages. Mais l’arrivée de personnes exilées traversant la montagne depuis l’Italie ne faiblit pas. Au moment de la fermeture, 315 migrants y étaient recensés. Après l’évacuation, un campement a été installé sur un terrain paroissial. Les associations demandent à l’État depuis des semaines de prendre ses responsabilités en ouvrant notamment un centre d’accueil d’urgence. Mais le gouvernement préfère investir dans la répression et l’enfermement.
En effet, au même moment, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a adressé un courrier aux maires Rassemblement national. Ceux-ci n’avaient pas réagi lorsque le ministre avait demandé aux préfets « d’identifier avec les élus les sites susceptibles d’accueillir »… des centres de rétention administrative (CRA). C’est-à-dire des lieux destinés à enfermer des personnes migrantes dont le droit au séjour en France n’est pas reconnu par l’administration. « Je tenais à vous signaler personnellement l’importance de ce programme de construction pour l’efficacité de notre politique migratoire », a souligné Darmanin, l’homme qui trouve Mme Le Pen « trop molle ». Son ministère vise 3 000 places d’enfermement en CRA d’ici à 2027, contre 1 857 actuellement.
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