« Classified people », le délire de la ségrégation
Dans ce film, tourné en 1987, Yolande Zauberman montrait la réalité de l’apartheid à travers l’histoire d’un couple.
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© Shellac
D’un côté, le système d’apartheid mis en place en Afrique du Sud par le régime afrikaner depuis des décennies. De l’autre, un grand amour entre Robert, 91 ans, et Doris, 71 ans, mariés depuis vingt et un ans. Robert eut une mère allemande, donc blanche, une première femme française, donc blanche, et a deux fils considérés comme blancs. Mais lui a été classé parmi les personnes de couleur parce que, dans sa jeunesse, il a participé à la Première Guerre mondiale dans un régiment de métis. Avec Doris, métisse également, il se confronte à toutes les difficultés que provoque leur situation dans ce pays.
Premier film réalisé par Yolande Zauberman (Would You Have Sex With an Arab, M), Classified People, qui date de 1987 et ressort sur les écrans dans une version restaurée, n’a pas le ton de la dénonciation. Ainsi peut éclater au premier plan ce qui fait la force de résistance de ce couple. Autrement dit leur amour qui passe par beaucoup de tendresse et de compréhension, de pudeur et de rires, de courage et de lucidité. La cinéaste les a filmés chez eux, dans l’humble maison faite de bois et de taules où ils vivent avec leur chien, une maison accueillante malgré tout.
Scènes d'humiliationLa preuve : tous les mercredis, les fils de Robert viennent y déjeuner, eux qui, avec leur mère, avaient rejeté leur père et continuent à lui interdire de se rendre dans le quartier blanc où ils résident. Dans les quelques séquences montrant l’un de ces déjeuners, les fils s'avèrent odieux. Ils ne
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