Trente-cinq points de suture après un coup de hachette dans une soirée policière

Lors d’une soirée très arrosée organisée par une compagnie d’intervention parisienne, un policier a été évacué en urgence absolue suite à un coup de hachette porté à l’abdomen par un de ses collègues.

Maxime Sirvins  • 7 décembre 2023
Partager :
Trente-cinq points de suture après un coup de hachette dans une soirée policière
Des bouteilles d'alcool au sol après une manifestation.
© Maxime Sirvins

C’est une soirée qui fait tache au sein de la préfecture de police de Paris. Mardi 5 décembre, un pot de départ a eu lieu dans la caserne d’une des compagnies d’intervention de la capitale : un des policiers quitte en effet sa compagnie pour rejoindre la CRS 8. Créée en juillet 2021 par Gérald Darmanin, cette CRS se distingue des autres, présentée comme l’élite spécialisée dans le maintien de l’ordre et dans la lutte contre les violences urbaines.

La soirée va durer toute la nuit alors que l’alcool fort coule à flot. Vers 6 heures du matin, l’état-major de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation), est informé que l’agent en question est très gravement blessé. Mais que s’est-il passé ? L’histoire prend alors une tournure inédite. En effet, le policer s’est vu offrir deux hachettes par ses collègues. Il les collectionne. Alcoolisés, les policiers déclarent alors avoir décidé de simuler un face-à-face. Une théâtralisation qui va vite devenir réelle quand un coup de hachette vient trancher l’abdomen du futur CRS. 

Les nombreuses bouteilles d’alcool fort ont été discrètement sorties hors de la caserne, dans la rue.

La blessure ne sera pas qu’une simple éraflure. Une plaie d’une dizaine de centimètres parcourt le ventre du policier. Il faudra alors une intervention du Samu pour transporter l’homme en urgence absolue à l’hôpital. Résultat : 35 points de suture après une intervention chirurgicale. Des gradés se rendent alors rapidement sur place et ce qu’ils constatent n’est pas glorieux. Du mobilier et un véhicule ont aussi été dégradés. Ils remarquent également que les taches de sang ont été nettoyées à la hâte avant leur arrivée. Les nombreuses bouteilles d’alcool fort, elles, ont été discrètement sorties hors de la caserne, dans la rue. En réponse, l’IGPN a été sollicitée pour une réponse qui « mérite une sévérité administrative absolue ».

Recevez Politis chez vous chaque semaine !
Abonnez-vous
Police / Justice
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Alix*, blessée à Sainte-Soline : « Les gendarmes ont eu la permission de tuer »
Entretien 6 novembre 2025

Alix*, blessée à Sainte-Soline : « Les gendarmes ont eu la permission de tuer »

Elle a été blessée gravement lors de la manifestation contre les mégabassines, en mars 2023 et déposé plainte. Pour Alix*, les révélations de Mediapart et Libération démontrent le caractère institutionnel de la violence au sein de la gendarmerie.
Par Pierre Jequier-Zalc
Frontière franco-espagnole : sept solidaires sur le banc des accusés
Récit 29 octobre 2025

Frontière franco-espagnole : sept solidaires sur le banc des accusés

Mardi 7 octobre, un procès particulier s’est tenu au tribunal judiciaire de Bayonne. Sept personnes sont inculpées pour « aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière » en « bande organisée ». Mais ce procès revêt un caractère politique : les prévenus ne sont pas des passeurs, ce sont des solidaires.
Par Élise Leclercq
Entassés dans des containers, 50 détenus de Kanaky gagnent au tribunal
Décryptage 28 octobre 2025 abonné·es

Entassés dans des containers, 50 détenus de Kanaky gagnent au tribunal

Une semaine après l’entrée à la prison de la Santé de Nicolas Sarkozy, une autre réalité carcérale a surgi, ce mardi 28 octobre. Saisi en urgence par 50 détenus du principal centre pénitentiaire en Kanaky/Nouvelle-Calédonie, le tribunal administratif a reconnu des conditions de détention indignes.
Par Hugo Boursier
Rébecca Chaillon cyberharcelée : l’extrême droite, un fantôme sur le banc des accusés
Justice 27 octobre 2025 abonné·es

Rébecca Chaillon cyberharcelée : l’extrême droite, un fantôme sur le banc des accusés

Sept personnes comparaissaient la semaine dernière devant le tribunal de Paris pour cyberharcèlement à l’encontre de la metteuse en scène Rébecca Chaillon et de sa productrice. Si Gilbert Collard et Éric Zemmour étaient à l’origine de cette vague de haine, ils n’ont pas été inquiétés pour autant.
Par Chloé Bergeret