Chapelle-Darblay, enfin !

On n’y croyait plus. Les jours passaient sans qu’aucun signe positif n’apparaisse à l’horizon. Mais ça y est, enfin. Après des mois d’atermoiements, l’État s’est finalement décidé à soutenir le projet de reprise de Chapelle-Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Cette papeterie avait fermé en 2019. Depuis, la CGT et les élus locaux se sont battus pour relancer l’usine autour d’un projet écologique de recyclage du papier. En 2022, un repreneur (Fibre Excellence) est trouvé. L’industriel conditionne cependant son engagement à une garantie de la puissance publique : un prêt de 27 millions d’euros. Le projet est ambitieux, avec plus de 200 millions d’investissements et 200 emplois à la clé.

La demande paraît raisonnable. Pourtant, à Bercy, rien ne bouge. Les mois puis les années passent. Au point que Fibre Excellence pose un ultimatum à l’État, menaçant de se désengager. Au bout du bout du bout du délai, alors que les espoirs s’amenuisaient de jour en jour, la (bonne) nouvelle est finalement tombée ce week-end : l’État entre au capital de l’entreprise à hauteur de 27 millions d’euros, permettant donc à l’usine endormie de se réveiller. Dans un communiqué, la CGT « salue cette magnifique victoire » tout en dénonçant le temps perdu. « 2 096 jours : c’est le temps qu’il aura fallu pour éviter la destruction de ce fleuron industriel. » Cyril Briffault, délégué syndical CGT de l’usine, promettait il y a quelques jours à Politis : « Celui qui veut me faire sortir d’ici n’est pas né ! On ira au bout. » Il a tenu parole.