L’énième fiasCOP

Le président brésilien avait promis une « COP de la vérité ». La 30^e conférence des Nations unies sur le climat a mis en lumière une vérité qui dérange et qui nous conduit dans le mur : le lobbying des énergies fossiles reste plus fort que l’urgence climatique. L’accord signé ne contient pas explicitement la sortie des énergies fossiles comme boussole de l’action climatique. Certains tentent de se rassurer en arguant que ce compromis a permis de sauver le multilatéralisme.

Or, cette question vitale sera finalement discutée prochainement, par une « coalition volontaire » mais hors du processus de l’ONU. Autre déception de taille : la lutte contre la déforestation n’est toujours pas une priorité. Le Brésil a lancé un fonds pour les forêts tropicales mais son financement a été divisé par cinq par rapport à l’objectif initial. Une « feuille de route » pour mettre un terme à la déforestation d’ici à 2030 a bien été lancée, mais de manière volontaire, et sans être mentionnée dans les négociations officielles. La parole a été donnée aux peuples autochtones, mais sans être écoutée.

Une mascarade hallucinante pour une COP qui s’est tenue à Belém, aux portes de la forêt amazonienne. Notons tout de même une petite avancée pour la justice climatique : la création d’un mécanisme mondial pour une transition juste, qui promet des droits aux communautés autochtones, aux femmes et aux travailleurs afin qu’ils ne subissent pas les conséquences économiques de la décarbonation de certains secteurs. Un moindre mal…