Gauche radicale, un accord a été trouvé en vue des régionales

Michel Soudais  • 29 septembre 2009
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Illustration - Gauche radicale, un accord a été trouvé en vue des régionales
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La gauche antilibérale et anticapitaliste a fait un pas de plus en direction d’un front commun aux régionales. La réunion convoquée hier soir à Paris [^2] a permis à 7 des 9 organisations présentes de s’entendre sur un texte commun qui «décide de constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vérifier la possibilité d’aller ensemble aux régionales» .
Certes, il ne s’agit là, que d’ «un premier pas» , comme la déclaration le mentionne, mais les signataires reconnaissent que ce premier pas «est important car les enjeux de ces élections sont non seulement régionaux mais nationaux» .

Signé par la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), la Gauche unitaire, Les Alternatifs, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le Parti communiste français (PCF), le Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) et le Parti de gauche (PG), ce texte, qui a été rendu public vers 14h aujourd’hui, apporte un démenti aux articles qui dans Le Monde, Libération, encore Le Monde et 20 minutes, laissaient entendre qu’un accord aux régionales étaient déjà impossible entre le NPA, qui était à l’initative de la réunion d’hier soir, et le PCF. Le Forum social des quartiers populaires et Lutte ouvrière qui participaient également à cette rencontre au sommet [^3] et ont demandé à bénéficier d’un statut d’observateur.

«Une gauche de combat»

Le texte qui appelle à «œuvrer à gagner la majorité des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat»
– fait le point sur la situation politique, économique et sociale,
– apporte son soutien aux grandes mobilisations programmées «contre le changement de statut de la poste, la manifesttaion pour le droit des femmes du 17 octobre, les marches pour l’emploi, contre la précarité et les licenciements ou les initiatives en riposte au sommet « climat » de Copenhague» ,
– affirme les priorités partagées des signataires.

Sans préjuger des suites des discussions, et notamment du fait que les adhérents de chacun des partis resteront maîtres d’apprécier le résultat qui en sera donné [^4], la marche vers la présentation de listes unitaires paraît bien engagée.
On voit mal comment les signataires pourrait se dédouanner de leurs reponsabilités après avoir décrit ainsi la menace mortelle qui plane sur la gauche: «Face à la détermination du pouvoir Sarkozyste, nous assistons (…) à un nouveau glissement à droite de la gauche d’accompagnement avec la tentative de construction d’une coalition de centre-gauche PS/MODEM/Europe Ecologie et le projet de primaires. C’est à dire d’une gauche qui va toujours plus vers la droite et risque de favoriser ainsi les futures victoires électorales de cette dernière comme le prouve malheureusement la situation italienne.»
Et après avoir admis qu’elles avaient «le devoir de tout faire pour battre la droite et offrir une autre voie : un débouché politique qui permette de mettre en œuvre un programme traduisant dans les régions les exigences populaires issues des mobilisations, un programme régional véritablement alternatif au libéralisme et au productivisme» . La formulation de cette phrase a fait l’objet de longues discussions. Ce compromis devrait permettre de ne pas faire de la question de la participation à des exécutifs un point de blocage. Il ouvre en tout état de cause la possibilité de discussions.

Celles-ci se feront suivant un calendrier qui sera établi lors de la première réunion du groupe de travail sur les régionales se tiendra le mercredi 7 octobre.

Texte intégral de la déclaration unitaire

[^2]: A proximité de Politis, merci aux organisateurs de m’épargner de fastidieux déplacements.

[^3]: Parmi les 39 participants, dont 13 femmes, figuraient Olivier Besancenot, Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon, Christian Picquet, Jean-Jacques Boislaroussie, Clémentine Autain.

[^4]: «Nous ne pouvons préjuger des décisions souveraines de chacun de nos partis», précisent les signataires.

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