Extinction Rebellion : « On nous réprime alors qu’on est juste des personnes lambda »
Répression 12 septembre 2025

Extinction Rebellion : « On nous réprime alors qu’on est juste des personnes lambda »

Pour avoir participé à une action en 2023 qui visait à dénoncer l’implication de la BNP Paribas dans l’énergie fossile, plusieurs militant·es d’Extinction Rebellion passent en procès ce vendredi 12 septembre. Une procédure judiciaire qui s’inscrit dans une vague de répression toujours plus importante.
Par Caroline Baude
« Violences urbaines » : l’Intérieur muscle sa doctrine et la presse s’inquiète
Analyse 9 septembre 2025 abonné·es

« Violences urbaines » : l’Intérieur muscle sa doctrine et la presse s’inquiète

À J-1 du 10 septembre, l’Intérieur oppose deux mondes : le maintien de l’ordre des manifestations déclarées et les violences urbaines des émeutes, avec à la clé l’activation possible du RAID et de la BRI. Dans ce second cadre, une clause sur les journalistes fait bondir la profession.
Par Maxime Sirvins
10 septembre : mode d’emploi de la répression, de Paris aux régions
Police 9 septembre 2025

10 septembre : mode d’emploi de la répression, de Paris aux régions

Répression, dispersion, interpellation, judiciarisation : le ministère de l’Intérieur peaufine sa stratégie pour le 10 septembre, alors que les actions de blocage et les rassemblements se préparent dans le cadre du mouvement « Bloquons tout ».
Par Maxime Sirvins
« On ne peut pas accepter de se faire réprimer alors qu’un génocide se passe sous nos yeux »
Entretien 16 juin 2025

« On ne peut pas accepter de se faire réprimer alors qu’un génocide se passe sous nos yeux »

Anasse Kazib, porte-parole de Révolution permanente, est renvoyé devant la justice ce mercredi 18 juin pour « apologie du terrorisme ». Son organisation et lui comptent faire de ce procès un procès politique contre « ceux qui criminalisent les soutiens à la lutte palestinienne ».
Par Pierre Jequier-Zalc
Perquisitions contre les salariés du CCIE : « Une dérive autoritaire claire »
Répression 15 mai 2025

Perquisitions contre les salariés du CCIE : « Une dérive autoritaire claire »

Le 13 mai, plusieurs salariés du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) ont été perquisitionnés et placés en garde à vue. Pour les organisations organisatrices de la récente marche contre l’islamophobie, le signal vise à intimider les militants antiracistes.
Par Pauline Migevant
Maintien de l’ordre : le danger des grenades explosives exposé à l’ONU
Armement 13 mai 2025

Maintien de l’ordre : le danger des grenades explosives exposé à l’ONU

À l’approche de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui aura lieu en septembre 2025, l’ONG Flagrant Déni appelle la Rapporteuse spéciale sur la torture à classer les grenades à effet de souffle françaises parmi les armes interdites.
Par Maxime Sirvins
Licenciée trois fois en six mois, une aide-soignante gagne son combat contre un Ehpad
Travail 7 mai 2025

Licenciée trois fois en six mois, une aide-soignante gagne son combat contre un Ehpad

Astrid, salariée à la Villa d’Avril, Ehpad privé en Moselle, a été réintégrée par décision des prud’hommes après une série de licenciements abusifs. Une victoire importante face aux dérives managériales documentées au sein des établissements de soin.
Par Pierre Jequier-Zalc
La justice française refuse de livrer le militant antifasciste Gino à la Hongrie
Justice 9 avril 2025

La justice française refuse de livrer le militant antifasciste Gino à la Hongrie

Poursuivi pour sa participation présumée à une mobilisation contre l’extrême droite à Budapest en février 2023, Rexhino Abazaj, dit Gino, ne sera pas extradé. La justice française a rejeté la demande hongroise, pointant les risques de traitements inhumains et les atteintes aux droits fondamentaux.
Par Maxime Sirvins
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Contrôles d'identité : qui peut me demander mes papiers ? Puis-je refuser ce contrôle d'identité ?

Seuls des Officiers de Police Judiciaire (OPJ), des Agents de Police Judiciaire (APJ) sous le contrôle des OPJ, ou des Agents de Police Judiciaire Adjoints (APJA) peuvent effectuer un contrôle d’identité.
Les raisons légales sont multiples. Par exemple, si vous avez commis ou tenté de commettre une infraction, si vous vous préparez à commettre un crime ou un délit, si vous êtes susceptible de fournir des renseignements utiles à une enquête ou que vous avez violé des obligations, notamment dans le cadre d’un contrôle judiciaire, ou encore si vous êtes recherché. Mais ce contrôle peut aussi avoir lieu dans le seul but de prévenir une atteinte à l’ordre public.
Le procureur de la République peut aussi prendre des réquisitions permettant aux policiers de contrôler l’identité de toute personne dans les lieux et pour une période de temps déterminée.
Si vous refusez le contrôle, vous pouvez être conduit au poste pour une vérification d’identité. Si vous persistez à refuser de donner votre identité et ne vous soumettez pas à certaines mesures (telles qu’une prise d’empreintes digitales), ce refus peut se transformer en délit. Vous pouvez être retenu pendant maximum 4 heures, afin que la vérification de votre identité soit faite.

Merci à maître Alexis Beaudelin, avocat pénaliste, pour sa relecture.

Quels sont mes droits en garde à vue ?

En garde à vue, vous avez des droits , qui doivent vous être signifiés par écrit et à l’oral. Vous avez le droit :

  • De faire prévenir un proche, votre employeur et les autorités consulaires de l’État dont vous êtes le ressortissant, si vous n’avez pas la nationalité française.
  • D’être examiné par un médecin.
  • D’être assisté par un avocat désigné par vos soins ou commis d’office, qui peut assister à vos auditions et confrontations.
  • D’être assisté par un interprète.
  • De vous taire. Le silence en garde à vue est d’ailleurs vivement conseillé dans un contexte de mouvement social ou d’engagement militant.

Merci à maître Alexis Beaudelin, avocat pénaliste, pour sa relecture.

Signalétique et codes de téléphone : suis-je obligé de transmettre ces informations en garde à vue ?

Refuser de se soumettre aux relevés d’empreintes digitales, photographies, etc. ordonnés par un officier de police judiciaire, est une infraction punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Concernant les codes de téléphone, l’infraction se base sur l’article 434-15-2 du Code de procédure pénale qui « punit de trois ans d’emprisonnement et de 270 000 € d’amende » le fait de refuser de donner « la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit ». Le code d‘un téléphone en fait-il partie ? Seulement si celui-ci est équipé d’un moyen de cryptologie.
Même si vous n’êtes finalement pas poursuivi pour l’infraction principale reprochée qui vous a conduit en garde à vue, vous pouvez l’être pour celles « commises » en garde à vue.

Attention : depuis la loi du 24 janvier 2022, la prise d’empreintes digitales peut être faite sous la contrainte, lorsque celle-ci « constitue l’unique moyen d’identifier une personne qui est entendue pour un crime ou un délit puni d’au moins trois ans d’emprisonnement et qui refuse de justifier de son identité ou qui fournit des éléments d’identité manifestement inexacts ».

Merci à maître Alexis Beaudelin, avocat pénaliste, pour sa relecture.

Les manifestations spontanées sont-elles légales ?

Participer à une manifestation non déclarée à la préfecture n’est pas une infraction. Aucune autorisation préalable n’est nécessaire pour manifester. Cependant, le refus de se disperser après sommation des forces de l’ordre peut constituer un délit de refus de dispersion d’un attroupement. Il est passible d’un an de prison et de 15 000 € d’amende.
Article 431.3 du code pénal : « Constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public. Un attroupement peut être dissipé par la force publique après deux sommations de se disperser restées sans effet ».
Cet attroupement ne peut avoir lieu qu’à plusieurs, dans un lieu public et doit être susceptible de troubler l’ordre public. Un simple rassemblement de personnes non-violentes n‘est pas un attroupement.

Attention : Les manifestations, rassemblements etc. peuvent être interdits par arrêté préfectoral ou municipal. A ce moment-là, l’infraction devient « participation à une manifestation interdite » qui donne lieu à une amende de quatrième classe (amende forfaitaire de 135 euros). Cette amende peut être contestée, d’autant plus quand l’arrêté préfectoral ou municipal sur lequel elle se fonde a fait l’objet d’un recours administratif et a été suspendu. Cet arrêté peut aussi être contesté devant la juridiction pénale en même temps que la contestation de l’amende.

Merci à maître Alexis Beaudelin, avocat pénaliste, pour sa relecture.

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