Entendu

Politis  • 23 septembre 2010
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La « matinale » de France Inter s’était enrichie d’un nouveau rendez-vous : la « controverse » animée par Audrey Pulvar. Un débat sur une question d’actualité, plutôt efficace grâce à l’autorité discrète de la journaliste. Or voilà que lundi dernier, la « controverse » se transforme en monologue. L’heureux bénéficiaire de ce débat à une voix n’est autre que l’ambassadeur d’Israël, Daniel Shek, dont le propos – il n’était pas difficile de l’imaginer – allait être pour le moins sujet à… controverse. On l’entendra affirmer que, si le gel des constructions de colonies
(il dit « les implantations ») prend fin le 26 septembre, c’est parce que les Palestiniens ont « tergiversé » pendant neuf mois et demi au lieu d’en profiter pour négocier. L’auditeur ne saura pas que ce que M. Shek appelle « tergiversations », ce n’était rien d’autre que l’exigence palestinienne que le gel s’applique vraiment, et pour l’ensemble des territoires occupés. Ce qui ne fut jamais le cas. Ni que cette mesure de gel extrêmement partielle avait été précédée d’une intensification de la colonisation. Ces contre-vérités allaient-elles être corrigées le lendemain, par exemple, par le délégué de Palestine en France ? Mais non ! Mardi, l’invitée était Laurence Parisot, présidente du Medef…

Les échos
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