Ces pourfendeurs du « lobby gay »…

Les anti-genre ont tenté une percée aux élections de représentants de parents d’élèves.

Ingrid Merckx  • 16 octobre 2014 abonné·es
Ces pourfendeurs du « lobby gay »…
© Photo : FREDERICK FLORIN / AFP

Qui pour s’impliquer dans la refondation de l’école ? Cette année, les élections de représentants des parents d’élèves, qui se sont tenues les 11 et 12 octobre, ont pris une tournure particulière. D’un côté, la communication ministérielle pour mobiliser les parents. De l’autre, une potentielle percée des « anti-gender », qui tenteraient de s’implanter dans les écoles. L’enjeu est de taille : « Les délégués de parents pourront participer aux décisions sur les orientations des projets d’établissement, ils pourront faire entendre leur voix dans l’élaboration du règlement intérieur, donner leur avis sur l’utilisation des moyens, sur les choix pédagogiques », a fait valoir la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem.

Depuis l’automne 2013, les parents opposés à la supposée « théorie du genre » se sont regroupés sous la bannière « Vigi Gender ». Mouvement qui a son site et ses campagnes : « Opposez-vous et refusez d’adhérer à la Fédération des conseils de parents d’élèves  [FCPE], une organisation ultra pro-gender », aurait lancé Esther Pivet, coordinatrice de Vigi Gender ( le Parisien ), en prévision des élections 2014. « Six cents parents sont venus vers nous. Nous leur avons expliqué comment il fallait s’y prendre pour constituer une liste », a confié le porte-parole de cette organisation, Arnaud Alziari, au Huffington Post. « Engagez-vous dans les conseils d’établissement ! », a exhorté Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous. Cet été, Farida Belghoul, instigatrice de la Journée de retrait de l’école, a créé la Fédération autonome de parents engagés et courageux (Fapec), pour lutter contre « la présence de militants du lobby gay et transsexuel à l’école ».

Au bout du compte, combien de listes anti-gender effectives dans les écoles ? Aucune ne s’est présentée comme telle, assurent la FCPE et la Peep. Un « épiphénomène », « beaucoup de com’ », « quelques tentatives locales… », pour Valérie Marty, présidente de la Peep. « Surtout des effets d’annonces, estime Paul Raoult, président de la FCPE. Il ajoute : «   Voyant que ça ne prenait pas, ils ont décidé d’avancer masqués. Il y a peut-être des parents élus qui partagent les idées des anti-genre, mais ils ne se sont pas déclarés. » Pas de quoi l’inquiéter pour autant : « Nous combattons leurs idées sur le terrain, mais aussi devant les tribunaux. Le statut de la Fapec, par exemple, ne l’autorise pas à tracter devant les établissements. » Ce qui l’ennuie davantage : le taux d’abstention. Il tourne en moyenne autour de 45 % : « Comme pour les européennes, quand les gens ne se sentent pas concernés… »

Société
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