Référendum grec: Tsipras appelle à un « grand non » aux créanciers

Le parlement grec a approuvé par 178 voix contre 120 l’organisation d’un référendum sur les propositions de ses créanciers. Le gouvernement d’Alexis Tsipras disposait d’une majorité de 162 voix.

Michel Soudais  et  AFP  • 28 juin 2015 abonné·es
Référendum grec: Tsipras appelle à un « grand non » aux créanciers

Devant la Vouli, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait appelé, dans un discours, à dire « un grand non à l’ultimatum » des créanciers du pays lors du référendum proposé par son gouvernement pour le 5 juillet. S’adressant aux parlementaires avant le vote organisé sur sa proposition de référendum, Alexis Tsipras a estimé que « le peuple grec dira un grand non à l’ultimatum mais en même temps un grand oui à l’Europe de la solidarité » , et s’est dit persuadé qu’ « au lendemain de ce fier non, la force de négociation du pays sera renforcée » avec ses créanciers UE et FMI.
L’expression « grand non » est une référence au « Non » objecté par les autorités grecques à l’ultimatum de l’armée italienne souhaitant entrer sur le territoire grec en 1940. L’une des deux fêtes nationales grecques, le 28 octobre, est, pour cette raison, connue comme « le jour du Non ».

Ce référendum, a t-il toutefois souligné « n’est pas une tentative de scission avec l’Europe mais de scission avec des pratiques qui sont un affront pour l’Europe » .

« Les créanciers n’ont pas cherché notre approbation mais l’abandon de notre dignité, il faut le refuser » », a accusé de nouveau le Premier ministre dans un discours extrêmement offensif vis à vis des partenaires de négociation de la Grèce. « Dans le pays où est née la démocratie, nous ne demanderons pas l’autorisation à M. Dijsselbloem (le président de l’Eurogroupe) et à M. Schaüble (ministre allemand des Finances)  » de tenir un référendum, a-t-il notamment déclaré, affirmant que « le référendum se tiendra normalement qu’ils le veuillent ou non » .

Il a également vertement reproché aux ministres des Finances membres de la zone euro de s’être réunis samedi « en excluant un de leurs membres » des Finances Yanis Varoufakis, d’une partie des débats. Avant d’estimer que le refus des interlocuteurs de la Grèce de prendre en compte les propositions d’Athènes traduit une volonté de « punir une voix différente en Europe » .

Le référendum n’est pas gagné pour autant et Alexis Tsipras ne l’ignore pas : « Depuis hier soir a commence une campagne de peur qui continuera jusque dimanche » , a-t-il regretté. Mais « la peur est la seule chose qu’on ait a craindre » , a-t-il lancé en référence à un célèbre propos de Franklin D Roosevelt en 1933 ( « The only thing we have to fear is fear itself. » ). Une référence intéressante.

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