Régionales: la droite prend la tête des deux tiers du pays

DIRECT. La droite l’emporte dans sept des douze régions de l’hexagone, le PS dans cinq. Le FN n’obtient aucune région à l’issue de ce second tour marqué par une nette hausse de la participation. Des voix s’élèvent pour demander le départ de Manuel Valls.

Michel Soudais  et  Erwan Manac'h  • 13 décembre 2015 abonné·es
Régionales: la droite prend la tête des deux tiers du pays
© Photo: Queue d'électeurs dans un bureau de vote du Puy-en-Velay (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

23h00. Pourquoi la droite est la grande gagnante des régionales. En emportant sept régions, contre cinq au PS, la droite ne réalise pas le grand chelem rêvé. Son résultat n’égale pas le résultat des socialistes en 2010 qui avaient emporté 21 des 22 régions de métropole. Mais un autre chiffre donne l’ampleur de la victoire de Les Républicains et de l’UDI : 43 millions, c’est le nombre d’habitants des régions qui passent en bleu sur les cartes. Les régions à direction PS comptent, elles, 20 millions d’habitants. Deux tiers du pays passe donc sous gestion LR-UDI.

Illustration - Régionales: la droite prend la tête des deux tiers du pays

22h40. Les résultats nationaux :

22h30. Marion Maréchal Le Pen a la défaite amère. « Il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs » , attaque la candidate du FN en Paca, battue avec près de 49 % des voix.

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« Au nom des valeurs de la République , poursuit-elle, ils auront ce soir sabordé la représentation du peuple français. Tout aura été fait : calomnie, mensonge, clientélisme, vote communautaire… Il n’y a plus de plafond de verre. Il était de 25% en 2010, il est aujourd’hui de 48% ! Demain nous serons majoritaires ! Les vieux rentiers du système ont été élus par défaut. Ils sont d’ores et déjà pieds et poings liés par leurs compromissions. »

21h47. La droite l’emporte en Normandie. Hervé Morin (UDI), l’homme qui avait été témoin du débarquement, devance d’un rien Nicolas Mayer-Rossignol (PS), avec 36,43% des voix contre 36,08%. Le FN Nicolas Bay arrive troisième avec 27,5% des voix. A noter que le candidat socialiste avait fusionné sa liste avec celle du Front de gauche conduite par le PCF Sébastien Jumel mais sans les candidats du Parti de gauche.

21h25. TF1 passe la main. La chaîne coupe la chique pour un peu de pub, tout en annonçant la victoire de Valérie Pécresse. Au programme, le Dîner de cons. Ça ne s’invente pas. France 2 joue les prolongations. Pujadas remercie ses équipes, place à la série. Pendant ce temps-là, France 3 prend le relai.

21h20. Ne dites plus « Parti socialiste ». Quelques secondes avant la fin de la retransmission sur France 2, Julien Dray, dissertant sur les changements en perspective au PS, a souhaité faire la promotion d’un abandon du terme « socialiste » :

« Nous allons changer beaucoup de choses dans le fonctionnement de notre parti, nous avons dit que nous changerions aussi probablement de nom » , a lancé le conseiller régional.

21h06. Le député Pouria Amirshahi demande « un changement de cap ». « Les élections régionales, qui rééquilibrent la direction des nouvelles régions entre la gauche et la droite ne doit pas masquer la réalité d’une démocratie plus fragile que jamais , écrit le député PS des Français de l’étranger dans un SMS. Ce frondeur, qui a lancé le Mouvement commun le 8 novembre, ne va pas jusqu’à demander nommément la démission de Manuel Valls mais « il ne saurait être question de continuer avec les mêmes et pour les mêmes politiques. Il s’agit au contraire de préparer dès aujourd’hui la France d’après, fondée sur un nouveau projet politique progressiste, aujourd’hui inexistant. Au bord de l’abîme démocratique, il est encore possible de construire dans les années qui viennent une autre voie » . A ses yeux, « l’urgence des prochains mois est un changement de cap, car celui-ci n’a fait depuis 20 ans que grandir le désarroi civique. Un nouvel agenda des réformes est devenu indispensable » .

21h00. Le point région par région. Le FN ne gagne aucune région. Le parti Les Républicains allié à l’UDI l’emporte dans six des douze régions de l’hexagone, notamment dans les trois plus grosses régions. La PS qui avait fusionné avec EELV ou le Front de gauche, parfois les deux, conserve cinq régions. Le résultat en Normandie est encore incertain.

  • ALSACE-CHAMPAGNE-ARDENNE-LORRAINE Le président sortant de l’Alsace, Philippe Richert (LR-UDI-MoDem), l’emporte haut la main avec 46,4 à 47,9% des voix, devant Florian Philippot (FN), le bras droit de Marine Le Pen, qui était arrivé en tête au premier tour mais n’a pas gagné de voix (36,3 à 37,5%). Jean-Pierre Masseret, qui avait maintenu sa liste socialiste contre les consignes nationales et s’est vu retirer l’investiture PS, conserve son score du premier tour avec quelque 15,8 à 16,7% des suffrages au second.
  • AQUITAINE-LIMOUSIN-POITOU-CHARENTES Le président sortant d’Aquitaine, le socialiste Alain Rousset, qui a fusionné sa liste avec EELV, garde sans encombre la grande région, avec 44,1 à 44,7% des suffrages au second tour, devant Virginie Calmels, la candidate de l’union de la droite et du centre (34%), et Jacques Colombier, candidat FN (21%).
  • AUVERGNE-RHÔNE-ALPES C’est la vraie mauvaise nouvelle de la soirée : le maire du Puy-en-Velay Laurent Wauquiez, à la tête d’une liste LR-UDI-MoDem, emporte la deuxième région française avec plus de 41 % des suffrages, devant le président sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne et sa liste d’union de la gauche (près de 37%). Le candidat FN Christophe Boudot totalise 22% des voix.
  • BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE La présidente sortante de la Franche-Comté, la socialiste Marie-Guite Dufay, l’emporte de peu devant le candidat LR-UDI François Sauvadet, par 34-34,5% contre 33,5%-33,6%. La candidate FN Sophie Montel ravit 31,9 à 32,5% des suffrages.
  • BRETAGNE Le candidat PS et ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sort sans surprise victorieux avec quelque 51% des voix, loin devant Marc Le Fur (LR), qui n’a obtenu que 29,5% des voix et Gilles Pennelle (FN, 19%).
  • CENTRE-VAL-DE-LOIRE Grâce à un accord avec les listes EELV et du Front de gauche, le président socialiste sortant François Bonneau ressort vainqueur avec 35,5% des suffrages, devant l’UDI Philippe Vigier, à la tête d’une liste d’union de la droite et du centre qui a rassemblé 34,3% des voix. Le candidat FN Philippe Loiseau, qui était en tête au 1er tour, atteint 30,2% au second.
  • CORSE La liste nationaliste Femu a Corsica menée par le maire de Bastia Gilles Simeoni, qui a fusionné avec une autre liste nationaliste, Corsica Libera, l’emporte avec 36,9% des suffrages, loin devant la liste divers gauche conduite par le président sortant Paul Giacobbi (27,8%). La droite menée par l’ancien ministre José Rossi le talonne avec 26,5% des voix. Le FN emporte 8,8% des voix.
  • ILE-DE-FRANCE Selon de toutes premières estimations, Valérie Pécresse (LR) l’emporterait sur Claude Bartolone (PS) et Wallerand de Saint Just (FN), après un entre-deux-tours très tendu entre la candidate de la droite et le candidat du centre, de la gauche et des écologistes.
  • LANGUEDOC-ROUSSILLON-MIDI-PYRÉNÉES La socialiste Carole Delga, favorite dans ce territoire traditionnellement ancré à gauche où elle a bénéficié dans l’entre-deux-tours du soutien des écologistes, l’emporte en triangulaire avec environ 45% des voix (de 44,8 à 45,5%), devant le vice-président du FN Louis Aliot (33 à 33,2%). Le politologue Dominique Reynié, candidat de la droite et du centre, reste troisième, comme au premier tour (de 21,3% à 22,2%).
  • NORD-PAS-DE-CALAIS-PICARDIE Xavier Bertrand (LR) semble nettement en tête devant Marine Le Pen (FN), avec un score proche de 58% (de 57,6% à 58%), contre 42% au moins pour son adversaire frontiste. Le retrait de la liste du socialiste Pierre de Saintignon et l’appel à voter en sa faveur pour « faire barrage » au FN, arrivé en tête du premier tour, ressort payant.
  • NORMANDIE C’est toujours l’incertitude. Dans une triangulaire très incertaine jusqu’au bout, le président socialiste sortant de Haute-Normandie Nicolas Mayer-Rossignol apparait (avec 36,3 à 36,4%) au coude-à-coude avec le centriste Hervé Morin (36,2 à 36,3%). Le FN Nicolas Bay, qui était arrivé deuxième au premier tour, ressort sous les 30% (27,4%).
  • PAYS DE LA LOIRE Promise à la droite dans les sondages depuis le début de la campagne, la liste de la droite et du centre menée par le chef de file des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau gagne (de 42,3 à 44,5% des voix), devant celle des socialistes et écologistes rassemblés malgré leurs désaccords pour « faire front commun » face au FN et à la droite (de 35,2 à 37,1%). Le Front national totalise légèrement plus de 20% des suffrages.
  • PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR La liste (LR-UDI-MoDem) du député-maire LR de Nice Christian Estrosi, qui avait été largement devancée au premier tour, semble gagner avec une claire avance (de 53,5 à 55% des voix), face à la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen (45 à 46,5%). Après le retrait de la liste PS menée par Christophe Castaner et l’appel des socialistes à voter pour lui, Christian Estrosi a multiplié dans l’entre-deux-tours les gestes vers les électeurs de gauche.
  • LA REUNION La liste d’union de la droite et de l’UDI, menée par le président sortant Didier Robert (les Républicains) a gagné l’élection régionale à la Réunion avec 52,69% des voix contre 47,31% à la liste rassemblant la gauche et le MoDem d’Huguette Bello, un attelage qui n’a pas su convaincre les électeurs du plus important territoire d’outre-mer (850.000 habitants).

Les résultats des trois autres régions d’outre-mer seront connus dans la nuit.

21h. La gauche du PS, responsable des scores du FN ? Sur le plateau de TF1, Najat Vallaud Belkacem s’est adressée à Clémentine Autain, parole d’Ensemble, en tenant la gauche du PS pour responsable des résultats du Front national : « Si la gauche s’était réunie dès le premier tour, elle aurait été bien plus forte. La montée du FN n’est pas inéluctable, elle peut être contrée par une vision forte à gauche » , défend la ministre de l’Enseignement.

« Ce qui divise la gauche, c’est la politique dogmatique du gouvernement, a répondu Clémentine Autain. Et je le dis : il y a le feu au lac, si le gouvernement ne change pas de politique, nous allons vers la catastrophe. »

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20h52. L’Ile-de-France bascule à droite. Selon un estimation Ipsos diffusée sur France2, Valérie Pécresse (LR) l’emporterait avec 44 % face à Claude Bartolone ((PS) 41,8 %. La candidate du parti de Nicolas Sarkozy n’a pas prévu de s’exprimer avant 21h45.

20h50. Cambadélis demande une inflexion au gouvernement. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, s’adresse au gouvernement : « Je m’adresse au gouvernement, nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il faut agir contre la précarité et pour l’activité comme nous nous sommes attaqués à la compétitivité et à la refondation de l’école. C’est l’inflexion qui doit intervenir dans les 18 mois à venir. Que ne l’a-t-il dit plus tôt ?

20h35. Jean-Luc Mélenchon demande la démission de Manuel Valls L’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle ne s’était exprimé que trois jours après le 1er tour. Ce soir, dans une intervention depuis le siège du Parti de gauche, il constate qu’ « une catastrophe a été évitée de justesse » et en remercie les milliers de personnes qui ont voté avec « des bulletins de vote pourtant contraires à leurs convictions les plus profondes » éloignés de leurs idées. Selon lui, « le gouvernement et le Premier ministre, responsables au premier rang de cette débandade auraient tort de considérer comme une victoire un score acquis sous la menace et le chantage » .

« Le président de la République doit entendre le message de colère que le pays a adressé , poursuit-il, et prendre ses dispositions pour que le premier responsable de la politique qui a créé cette situation soit renvoyé dans ses foyers, Monsieur Manuel Valls. »**

« C’est un véritable front populaire qu’il faudrait être capable de faire naître , a déclaré Jean-Luc Mélenchon qui s’est toutefois dit « sans illusion car la COP21 comme cette élection ont montré à quel niveau d’irresponsabilité les élites politiques peuvent parfois croupir » . Tourné désormais vers 2017, il s’est ensuite adressé aux électeurs « avec espoir »  :
« À proportion du danger que vous avez vécu, vous savez que vous êtes appelés dorénavant à prendre votre part à l’autre bataille démocratique qui s’avance avec l’élection présidentielle. » Et souhaité que le scrutin de 2017 « soit à l’heure du peuple contre l’oligarchie, à l’heure du rassemblement pour une république qui ne se contente pas de débiter comme un moulin sa devise » . « Qu’elle fasse vivre réellement son aspiration à l’égalité, à la fraternité autant qu’à la liberté » , a-t-il poursuivi. Avant de conclure : « Nous avançons dans l’hiver mais toujours le printemps revient, et avec lui les fleurs et la promesse de leurs fruits. »

20h30. Gilbert Collard ne veut rien changer au FN. « Il faut rester dans la résistance seul contre tous » , déclare-t-l sur France 2. « Les socialistes ont transmis aux Républicains une maladie socialement (sic) transmissible » , conclut-il.

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20h25: Valls martial et patriotique. Le premier ministre ne s’était pas exprimé au soir du premier tour, c’est en chef de guerre qu’il a pris la parole ce soir depuis Matignon. Avec un discours axé sur les attentats qui ont frappé la France, il y a un mois, jour pour jour, il a loué le « patriotisme qui renait » par la mobilisation des Français contre le Front national. « La fierté de la France », il faut, dit-il, « l’entretenir ».

S’il n’y a ce soir, selon lui, « aucun soulagement, ni triomphalisme » face au « danger de l’extrême droite [qui] n’est pas écarté » , le Premier ministre dessine la ligne à suivre pour « ne pas donner l’impression que tout continue comme avant » : « La république qui protège et se montre intraitable contre le djihadisme, l’islamisme radical (…) et garantit la laïcité comme un socle commun » .

Il revendique aussi à mots couverts le succès de la stratégie du front républicain qu’il défendait, louant un « appel clair, net et courageux » , le sien, à faire barrage au Front national. À l’avenir, il défend l’idée de « travailler ensemble » .

20h16. Marine Le Pen oublie la région et se tourne vers la présidentielle. La présidente du FN, qui vient déchouer à gagner le Nord-Pas-de-Calais-Picardie qu’elle convoitait salue le « formidable succès » de son mouvement : « Au premier tour, par l’ampleur de notre score nous avons obtenu l’éradication d’un PS local particulièrement malfaisant » , lance-t-elle avant de noter que le FN est passé de 2010 à 2015 de 9 à 30 %. Ce score est la moyenne nationale de son parti. Gommant sa défaite la leader de l’extrême droite a déjà les yeux rivés sur la présidentielle de 2017. Sa défaite l’arrange-t-elle ? On peut le penser… Mais signe qu’elle n’est plus aussi pimpante, France 2 coupe son intervention pour écouter l’intervention de Nicolas Sarkozy.

20h15. Premières missives chez Les Républicains. Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pas attendu, pour réitérer sa critique envers la stratégie solitaire de Nicolas Sarkozy face au Front national : « Si les électeurs avaient appliqué le “ni-ni“, nos candidats auraient échoué » , a tranché la vice-présidente déléguée de Les Républicains, « heureuse (…) qu’aucune région ne soit défigurée par une présidence front national ».

20h05. Xavier Bertrand (LR) la joue modeste. « L’histoire retiendra que c’est ici que noous avons stoppé la progression du FN, mais le résultat nous oblige à rester humbles. Cela changera à jamais ma façon de faire de la politique » , a déclaré le député maire (LR) de Saint-Quentin (Aisne) qui a remercié, outre ses électeurs du premier tour, « les électeurs de gauche et ceux qui s’étaient abstenus » dont les estimations annoncent la victoire avec 57 %. « Nul ne peut dire qu’il a gagné , a-t-il poursuivi. parce que ça fait 30 ans que la classe politique explique qu’elle a copris, reçu le message, mais qu’a-t-elle fait cette classe politique ? »

20h00. Pari perdu pour le FN. Selon les premières estimations, le parti d’extrême droite échoue à gagner une région.
A 40 mn de la clôture du scrutin, Le Soir (belgique) avait tweeté cette information importante de la soirée.

L’exécutif, Manuel Valls en tête, et le PS ne manqueront pas de se satisfaire de ce résultat et de justifier le retrait de leurs listes. Mais si le FN a perdu ce soir, ses idées elles ne se sont jamais aussi bien porté. Et le risque est grand que tout continue comme avant comme le pointent certains twittos.

19h35. L’heure de #RadioLondres sur twitter. Les estimations de résultat que les médias français ne peuvent vous donner avant 20h (législation oblige) se multiplient sur le réseau social.

19h15. La participation électorale est en très nette hausse. Pour ce second tour de scrutin, les instituts de sondages pronostiquent une abstention comprise entre 41 et 42,5 %, ce qui marquerait un très fort recul par rapport à 2010 et dimanche dernier (50,09 %). Reste à savoir à qui profitera ce sursaut de participation inhabituel : il pourrait atteindre 9 points.
A 17h, le taux de votants était de 50,54 %, soit 7,5 points de plus que dimanche dernier à la même heure (43,01%). L’ampleur de ce sursaut varie toutefois selon les régions.

Si les opérations de vote se sont déroulées normalement, on retiendra toutefois une irrégularité à Hénin-Beaumont, dans le bureau où vote Marine Le Pen, signalée sur procès verbal par l’écologiste Marine Tondelier

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