Hamon veut créer une assemblée démocratique de la zone euro

Le candidat a tenu une conférence de presse ce vendredi 10 mars pour présenter son programme sur l’Europe, centré sur un traité de démocratisation de la gouvernance européenne.

Hugo Boursier  • 10 mars 2017
Partager :
Hamon veut créer une assemblée démocratique de la zone euro
© Photo : GABRIEL BOUYS / AFP

Pour présenter son projet européen, ce vendredi 10 mars à la Maison de l’Europe, à Paris, Benoît Hamon est venu avec son soutien écologiste, Yannick Jadot, son conseiller sur l’Europe, Thomas Piketty, et quelques citations pleines d’optimisme. Dont celle-ci, signée Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse. »

Conscient que le « chemin » pour réorienter l’Union est « étroit », « mais qu’il existe », Benoît Hamon propose un traité de démocratisation de la gouvernance économique de la zone euro, surnommé « T-Dem ».

« Mettre l’austérité en minorité »

Vendredi 17 mars, Politis organise un débat avec les économistes Thomas Piketty et Jacques Généreux sur la question : Quelle Europe pour la gauche ?

Le candidat socialiste ne souhaite pas renégocier les traités existants, mais les compléter, en leur insufflant plus de démocratie, par la création d’une « Assemblée parlementaire de la zone euro ». Ce nouvel espace, constitué de députés nationaux au prorata des groupes politiques de chaque pays de l’Union et, pour un cinquième, d’eurodéputés, est censé représenter de manière plus directe les propositions des citoyens.

L’assemblée aurait aussi une fonction législative. L’objectif est clair : une majorité à gauche pourrait « mettre l’austérité en minorité » et contribuer à une « harmonisation sociale ».

Si l’équipe de Benoît Hamon reconnaît qu’à cause de « l’interdépendance des politiques économiques », « seule une révision générale des traités européens » serait « capable de corriger les défauts d’origine de l’Union économique et monétaire », elle juge cette solution, prônée par Jean-Luc Mélenchon, « peu probable ». « Dans des délais courts », c’est donc cette assemblée qui est proposée.

© Politis

Un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros est aussi avancé, « centré sur la transition écologique à destination prioritaire des zones européennes les plus défavorisées », ainsi qu’une « conférence Écologie-Présentation-Santé » et la reconnaissance européenne du statut des réfugiés climatiques.

Monde Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Censurer cette semaine est sans doute la dernière occasion d’obtenir une dissolution avant 2027 »
Politique 15 octobre 2025

« Censurer cette semaine est sans doute la dernière occasion d’obtenir une dissolution avant 2027 »

Après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu et l’annonce de la non-censure par le PS, Rémi Lefebvre, politologue, professeur à l’université de Lille et à Sciences Po Lille, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires
Économie 15 octobre 2025 abonné·es

Taxe sur les holdings : Lecornu épargne les milliardaires

Lors de son discours de politique générale, Sébastien Lecornu a affirmé avoir entendu le désir, au sein de la population, d’une meilleure justice fiscale reconnaissant même une « anomalie » au sein de la fiscalité des plus fortunés. Sa réponse : une taxe sur les holdings qui ne répondra absolument pas au problème.
Par William Jean et Pierre Jequier-Zalc
À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes
Reportage 14 octobre 2025 abonné·es

À l’Assemblée, Sébastien Lecornu gagne du temps grâce aux socialistes

Dans un discours de politique générale express, le premier ministre renonce au 49.3 et suspend la réforme des retraites. Rien de plus. Mais suffisant pour que les socialistes ne le censurent pas immédiatement.
Par Lucas Sarafian
« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »
Entretien 13 octobre 2025 abonné·es

« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »

Alors que la libération des otages et des prisonniers a commencé à Gaza et en Israël lundi 13 octobre, Laetitia Bucaille, autrice de Gaza, quel avenir (Stock, 2025), décrypte la possibilité d’un débouché politique palestinien.
Par Olivier Doubre et Hugo Boursier