Ça roule pour Emmanuel Macron

Le candidat d’En Marche ! devance Marine Le Pen qu’il affrontera au second tour. Malgré un score estimé entre 19,5 % et 20 %, Jean-Luc Mélenchon rate la qualification.

Michel Soudais  • 23 avril 2017
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Ça roule pour Emmanuel Macron
© Photo: SYLVAIN LEFEVRE / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

Selon les estimations annoncées à 20h, Emmanuel Macron obtiendrait entre 23 % et 24 %, Marine Le Pen entre 21,6 % et 23 %, devant Jean-Luc Mélenchon entre 19,5 % et 20 %, François Fillon entre 19 % et 20,3 %, Benoît Hamon entre 6,1 % et 7 %, Nicolas Dupont-Aignan entre 4,6 % et 5 %. Aucun autre candidat n’atteint la barre des 5 %.

Le candidat d’En Marche !, qui incarnait le libéralisme à visage poupin, avait le soutien de l’éditocratie et de la plupart des médias. Il a raflé « le vote utile » en siphonnant l’électorat de la droite modérée plus encore que les voix socialistes. En témoigne le faible score de François Fillon qui renoue avec les scores qui étaient ceux du RPR Jacques Chirac.

La seconde place est pour Marine Le Pen une défaite. Donnée favorite depuis des mois par les instituts de sondage, elle termine loin des scores que lui promettaient les soi-disant enquêtes d’opinion, faisant peser sur la campagne une menace dont on voit ce soir qu’elle était exagérée.

Jean-Luc Mélenchon réalise un score inimaginé il y a encore quelques semaines par ceux qui ont longtemps traîné à croire à sa campagne. Il bat très largement le candidat du PS, Benoît Hamon, qui enregistre une défaite historique. Mais ce qui constituait son objectif du temps du Front de gauche (doubler le PS) n’en était plus un. Porteur d’un programme global, « L’Avenir en commun », le candidat de la France insoumise avait l’ambition de gagner pour refonder la République ; de ce point de vue son résultat est une déception. Un autre objectif était de relever le flambeau du combat pour l’égalité, la répartition des richesses, l’émancipation et l’écologie ; de ce point de vue la France insoumise peut-être satisfaite de ce qu’elle a accompli en quinze mois. C’est désormais une force avec laquelle il faudra compter si la déception ne disperse pas les plus de 400 000 soutiens enregistrés.

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