Élections législatives au Royaume-Uni : pari réussi pour Theresa May ?

La Chambre des communes a validé la tenue d’élections législatives anticipées. Le but pour la Première ministre : bénéficier d’une large majorité en vue de l’accord du Brexit en 2019.

Hugo Boursier  • 19 avril 2017
Partager :
Élections législatives au Royaume-Uni : pari réussi pour Theresa May ?
© Photo : Handout / PRU / AFP

Un dicton pour résumer la tactique de Theresa May : « Prevention is better than cure » (« Mieux vaut prévenir que guérir »). Pour anticiper les négociations difficiles sur l’accord final du Brexit en 2019, qui pourraient avoir comme conséquence – en cas d’un soft Brexit rejeté par son électorat – une sanction aux élections législatives de 2020, la Première ministre a finement joué, en convoquant des législatives anticipées le 8 juin.

La seule prérogative pour le gouvernement était qu’il reçoive l’approbation des deux tiers des députés de la Chambre des communes. C’est désormais chose faite. Le vote, organisé ce mercredi 19 avril, est univoque : 522 députés ont voté pour, et 13 contre. Un plébiscite bien accompagné par le Parti travailliste de Jeremy Corbyn qui avait déjà annoncé son accord avant cette consultation. Mais ces élections pourraient être fatales pour lui : le parti conservateur est largement en tête des sondages aux législatives, dépassant son concurrent de 20 points. Les députés travaillistes sont d’ailleurs difficilement audibles au sujet du Brexit, puisqu’ils ont été pour le remain, contrairement à leurs électeurs plutôt favorables à la sortie.

Theresa May pourrait ainsi avoir, à l’issue des législatives, une Chambre acquise à sa cause. Sauf si les libéraux-démocrates, seul parti ouvertement pro-européen, arrivent à rassembler une grande partie des 48 % d’électeurs favorables au maintien du Royaume-Uni dans l’UE, lors du fameux vote du 26 juin 2016. C’est en tout cas la volonté de Tim Farron, le leader des Libdem, déclarant que ces élections législatives étaient une « chance pour changer la direction vers laquelle se dirige le pays », évitant ainsi « un Brexit désastreux ».

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Rami Abou Jamous : « On a l’impression que parler de Gaza est devenu un fardeau »
Entretien 12 novembre 2025 abonné·es

Rami Abou Jamous : « On a l’impression que parler de Gaza est devenu un fardeau »

Un mois après le « plan de paix » de Donald Trump, le journaliste palestinien appelle les médias à ne pas abandonner Gaza, où les habitants sont entrés dans une phase de « non-vie ».
Par Kamélia Ouaïssa
En Cisjordanie occupée, les oliviers pris pour cibles
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

En Cisjordanie occupée, les oliviers pris pour cibles

Alors qu’Israël ne respecte pas le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur le 10 octobre, la colonisation en Cisjordanie s’intensifie. Au moment de la récolte annuelle des olives, les paysans subissent les attaques violentes et répétées des colons, sous l’œil de l’armée israélienne.
Par Marius Jouanny
Moldavie : un programme pour reboiser un pays qui a perdu sa forêt
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

Moldavie : un programme pour reboiser un pays qui a perdu sa forêt

Considéré comme l’un des pays européens les plus vulnérables aux impacts du changement climatique et l’un des moins bien dotés en forêts, l’État moldave s’est embarqué il y a deux ans dans une aventure visant à planter des arbres sur 145 000 hectares.
Par Mathilde Doiezie et Alea Rentmeister
« Au Soudan, il faudra bien, tôt ou tard, imposer un cessez-le-feu »
Entretien 7 novembre 2025 abonné·es

« Au Soudan, il faudra bien, tôt ou tard, imposer un cessez-le-feu »

Clément Deshayes, anthropologue et chercheur de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et spécialiste du Soudan, revient sur l’effondrement d’un pays abandonné par la communauté internationale.
Par William Jean et Maxime Sirvins