Montreuil-Bagnolet : De l’avantage d’être « parachuté »…

Les Montreuillois devront choisir entre douze candidats étiquetés à gauche.

Pauline Graulle  • 7 juin 2017 abonné·es
Montreuil-Bagnolet : De l’avantage d’être « parachuté »…
© photo : Martin BUREAU / AFP

Ah ! Montreuil… Son salon du livre jeunesse, ses lofts « arty » et sa non moins célèbre… « guerre des gauches ». Pour leur législative, les habitants de la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis (qui couvre aussi la ville voisine de Bagnolet) ne seront pas dépaysés. Aux municipales, les Montreuillois avaient dû départager sept listes de gauche. Cette fois, ils devront choisir entre… douze candidats étiquetés (presque) du même bord !

Dans le lot, des « extrême gauche » et des « divers gauche » à foison, mais aussi Jean-Pierre Brard, ancien député-maire apparenté communiste de Montreuil, qui concourra face à Gaylord Le Chequer, son ex-assistant parlementaire devenu l’adjoint du nouveau maire communiste. On trouve aussi Pierre Serne, candidat EELV issu de la Région Île-de-France, et, bien sûr, le député socialiste sortant Razzy Hammadi. Ajoutez Alexis Corbière, candidat de la France insoumise, et vous aurez un aperçu (partiel, puisqu’il reste dix candidats, du centre jusqu’à l’extrême droite en passant par divers partis animalistes…) de la situation politique montreuillo-bagnoletaise en cette veille de premier tour.

Accusé par ses concurrents d’être venu ajouter de la division à la division en étant propulsé in extremis et de Paris, l’insoumis Alexis Corbière pourrait plutôt tirer profit de son « parachutage » dans cette circo où Mélenchon a fait 40 % à la présidentielle. Extérieur au panier de crabes montreuillois qui avait poussé l’ancienne maire, Dominique Voynet, à jeter l’éponge en 2014, le très médiatique lieutenant de Mélenchon a choisi de se positionner au-dessus de la mêlée. Loin des guerres picrocholines de la gauche locale, lui ne veut « critiquer personne » : « Dans le haut ­Montreuil [là où se trouvent les quartiers populaires, NDLR]_, il y a un dégoût pour toutes ces histoires »_, estime Corbière, qui se voit déjà au second tour, en face de la candidate de la République en marche.

De son côté, le candidat soutenu par le Front de gauche (sic), Gaylord Le Chequer, favori avant que le candidat de la FI ne débarque, se montre amer. C’est qu’il doit aussi porter une partie du bilan du maire de Montreuil, Patrice Bessac, dont de sévères coupes budgétaires depuis trois ans. « La candidature de Corbière est regrettable et, si sa stratégie est de passer à la télévision au lieu de faire du terrain, c’est contradictoire avec le discours de Mélenchon, qui veut rendre le pouvoir au peuple. » Qui sera le vrai mélenchonien de l’affaire ? Réponse dimanche prochain.