Homophobes pratiquants
Un documentaire et un livre-enquête se penchent sur les « thérapies de conversion » à destination des personnes homosexuelles. Des pratiques qui, en France, se déploient encore en toute impunité.
dans l’hebdo N° 1582-1584 Acheter ce numéro

J’ai fait mon coming out assez jeune. Comme on fait vraiment confiance à sa famille, on suit ses parents. Ils guident notre vie et ils ont raison. J’y vais en me disant “si ça se trouve, ça va marcher !” » Benoît Berthe grandit au sein d’une famille très pratiquante. Ne pas aller à la messe est un « péché mortel ». Dans son enfance, il fréquente différentes communautés du Renouveau charismatique, mouvement d’origine américaine inspiré de l’évangélisme. L’une des communautés dont la famille est proche est celle des Béatitudes, créée en 1973 par un groupe protestant converti au catholicisme.
À 14 ans, Benoît se sent différent. Et lâche à sa maman : « Si tu sens qu’il y a un truc qui ne va pas, c’est parce que je suis attiré par les garçons. » Sa mère est effondrée. Quand elle entend parler de sessions de « guérison », organisées par des communautés religieuses, elle est persuadée de pouvoir « sauver » son fils. De 15 à 18 ans, l’adolescent va donc passer plusieurs séjours dans des camps de jeunes encadrés par des prêtres ou des pasteurs. Il participe à diverses activités, se confesse régulièrement, toujours avec le même espoir parental d’une guérison. Pour intégrer une session, le garçon doit rédiger une lettre de motivation, expliquer que cette initiative est personnelle, dire quel est son problème, décrire de quoi il souhaite guérir. « Quand ta mère te dit : “Ça va
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