Célébrations coloniales

Denis Sieffert  • 17 mai 2007 abonné·es

C’est un nouveau défi à la communauté internationale que lance ces jours-ci le gouvernement israélien avec la célébration du 40e anniversaire de la « réunification de Jérusalem ». En fait, l’anniversaire de la conquête de la partie orientale, arabe, de la ville par l’armée israélienne au cours de la guerre des Six-Jours, en juin 1967. L’événement a été marqué par une séance spéciale du parlement (la Knesset), lundi, puis par des « cérémonies officielles », mercredi, au cours d’une « Journée de Jérusalem ». Ces manifestations ont été boycottées par les ambassadeurs des États-Unis et de l’Union européenne. Le droit international se référant à la résolution 478 du Conseil de sécurité des Nations unies d’août 1980, qui prévoit que le statut de la ville sera fixé dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Cette résolution avait été adoptée quelques jours après la décision unilatérale d’annexer la ville placée ainsi sous souveraineté israélienne.

Le Premier ministre, Ehoud Olmert, s’est illustré lundi par des déclarations particulièrement provocatrices, appelant de ses voeux un « agrandissement des limites » de Jérusalem. Promesse de nouveaux développements de la colonisation juive des territoires palestiniens. La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, présentée le plus souvent comme possible successeur d’Ehoud Olmert, n’a pas été en reste dans la provocation en affirmant qu’il est « impossible de rompre le lien unissant Israël et le peuple juif tout entier à Jérusalem, car cela ne dépend pas de la communauté internationale ». Il n’est pas inutile de rappeler dans ce contexte que ladite communauté internationale applique toujours des sanctions aux Palestiniens et refuse tout dialogue avec le gouvernement élu du Hamas parce que celui-ci refuse de reconnaître officiellement Israël. L’affirmation, haut et fort, des intentions colonisatrices de l’État hébreu ne suscite en revanche qu’une désapprobation de pure forme.

Depuis 1980, Israël a construit douze quartiers juifs dans la ville arabe et installé deux cent mille colons.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal

Près de 80 % des activités liées à l’extraction illicite de l’or en Guyane se concentrent sur le Haut-Maroni. Depuis la rive surinamienne, les garimpeiros – orpailleurs clandestins – ont édifié un système bien huilé pour exploiter le sol français.
Par Tristan Dereuddre
Orpaillage : le mercure, un poison pour la terre et les humains
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

Orpaillage : le mercure, un poison pour la terre et les humains

En fin de processus d’extraction, les orpailleurs illégaux utilisent de grandes quantités de mercure pour séparer la terre de l’or. Hautement toxique, ce métal lourd contamine non seulement l’environnement mais aussi les peuples du fleuve Maroni.
Par Tristan Dereuddre
« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »
Entretien 26 novembre 2025 abonné·es

« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »

Joël Sollier, procureur général de la République en Guyane, décrit l’organisation des réseaux d’orpaillage illégal sur le Haut-Maroni et les moyens à déployer pour une lutte efficace.
Par Tristan Dereuddre
Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan
Portrait 24 novembre 2025 abonné·es

Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan

Enfant d’El-Fasher, ville du Soudan aujourd’hui ravagée par les massacres, le trentenaire vit à distance la perte de son frère, le drame de sa famille et de son peuple. Depuis la France, il s’efforce de faire entendre une tragédie ignorée.
Par Kamélia Ouaïssa