Abbott toujours plus impopulaire
Le Réseau thaïlandais des séropositifs et Act Up Paris invitent le PDG des laboratoires Abbott, Miles White, à une réunion de conciliation avec un représentant du gouvernement thaï le 23 juillet 2007, en marge de la conférence mondiale sur le sida qui se tient à Sydney. L’objectif des associations de malades est de convaincre Abbott de sortir de l’impasse dans laquelle il s’est enfermé.
Suite à la décision du gouvernement thaïlandais d’autoriser des licences obligatoires permettant d’importer à moindre frais les médicaments génériques nécessaires pour soigner efficacement les nombreuses personnes atteintes de la maladie, le laboratoire a entrepris de faire pression sur les autorités en bloquant la commercialisation d’un autre médicament, lui aussi vital. Cette méthode de rétorsion scandaleuse a été dénoncée unanimement par les associations de lutte contre le Sida. Lors d’une journée internationale de protestation contre Abbott, Act Up Paris avait appelé à une « netstrike » contre le site du labo. Assimilant cette manifestation à un acte de piratage, Abbott a alors attaqué les militants français au pénal. Face à la réprobation générale et aux menaces de boycott des associations qui soutiennnent fermement Act Up, le labo a déjà annulé deux colloques en France et à Munich. Non seulement son image de marque en prend un coup, mais d’autres labos, dont Glaxo Smithkline ont publiquement souligné que cette affaire nuisait à la réputation de toute l’industrie pharmaceutique. Tous espèrent que la direction d’Abbott optera pour la négociation plutôt que pour un affrontement nuisible à tous, et avant tout aux malades.
Dans un récent article du Monde, un responsable d’Abbott laissait entendre qu’une conciliation était en cours et que la procédure judiciaire pourrait être abandonnée. Désinformation, a immédiatement répondu Act Up qui dit n’avoir participé à aucune rencontre avec le laboratoire. Act Up poursuit sa campagne de soutien et propose sur son site une lettre type à adresser directement par mail à Miles White.
