Courrier des lecteurs Politis 965
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Mai 68, l'école et le secondaire
Très modeste acteur des « événements » (j'étais instituteur dans les confins de la Bourgogne et de la Franche-Comté), j'ai lu avec grand intérêt votre dossier sur Mai 68. Votre vision, qui se veut à la fois historique et systémique, s'intéresse donc principalement aux grands et hauts faits (parisiens) et aux idées nouvelles nées ou enrichies par cette « révolution ».
Peut-être serait-il bon de compléter ce dossier par des témoignages de quelques-uns de ces petits acteurs, nous qui avons vécu ces journées dans des conditions parfois difficiles (ainsi avons-nous dû consacrer une grande partie de notre temps à aller conforter les jeunes instits dans leur école à classe unique, seuls à être en grève face à une population hostile). Vous vous intéressez beaucoup à l'Université, qui fut, il est vrai, le creuset de grandes remises en question, de nombreux mandarins se déclarant soudain au même niveau que leurs étudiants. Mais qu'en est-il resté ?
Qu'en fut-il à l'école et dans l'enseignement secondaire ?
Pour intéressante qu'elle soit comme toujours , la contribution de Philippe Meirieu ne suffit cependant pas à rendre compte de ce qu'a été Mai 68 pour de nombreux enseignants qui, pratiquant des pédagogies différentes jusqu'ici « mal vues », notamment par l'administration, se sont autorisés à revendiquer la légitimité et surtout l'efficacité de telles pédagogies. Dommage que sa discrétion ait interdit à Meirieu d'évoquer tout le travail accompli en tant que prof de lettres dans un lycée professionnel ou dans le cadre des Cahiers pédagogiques , par exemple.
Je crois que l'on peut mettre au crédit de Mai 68 de nombreuses innovations acceptées, voire promues par le gouvernement Chaban-Delmas (vous vous souvenez sans doute de « la nouvelle société ») : des instructions officielles se sont mises à recommander sans, bien sûr, toujours en reconnaître l'origine des pratiques issues des méthodes actives telles l'expression libre, la correspondance et le journal scolaire. Mais également des avancées considérables dans l'enseignement technologique, sous l'impulsion de l'équipe de Bertrand Schwartz et le Cuces de Nancy. Là, il y avait
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