Les Verdi, attachés à l’idée de fédération

Olivier Doubre  • 14 février 2008 abonné·es

Lorsque les divers héritiers du PCI ont décidé de se rassembler, surtout après la création du Parti démocrate en avril dernier, les Verdi ont d’abord hésité et discuté plusieurs semaines, avant de répondre favorablement à leur appel. Le débat fut même âpre parfois parmi les militants et les dirigeants de la seule composante de la fédération en construction à n’être pas issue, de près ou de loin, de la tradition communiste. Néanmoins, le symbole de La Sinistra-L’arcobaleno, s’il exprime en lui-même une volonté de diversité, a été d’emblée de bon augure pour une adhésion des écologistes, tout comme il l’a été sans aucun doute pour les mouvements pacifistes et les associations homosexuelles qui ont également rejoint la fédération naissante.

Au sein des Verdi, qui se définissent déjà eux-mêmes comme une fédération de mouvements et de groupes locaux, certains craignaient d’être associés à une entité trop à gauche sur l’échiquier politique transalpin. Mais la majorité d’entre eux, depuis longtemps intégrés au sein des coalitions de centre-gauche et participant aux gouvernements dirigés par celles-ci, décident finalement d’une participation à ce « nouveau sujet politique en devenir » . La question de la forme organisationnelle de ce dernier continue bien évidemment à faire débat, pas seulement chez les Verdi, avec une forte demande du côté des mouvements et associations de la société civile d’une possibilité d’adhésion directe à La Sinistra-L’arcobaleno, sans passer par les partis politiques.

Rencontré dans son bureau à Montecitorio, la Chambre des députés italienne, le chef du groupe parlementaire des Verdi, Angelo Bonelli, lève désormais toute ambiguïté sur la participation de sa formation politique à la construction de La Sinistra-L’arcobaleno. Il précise cependant d’emblée qu’il ne saurait s’agir, selon lui, de proposer un « énième parti à l’ancienne, sur le modèle créé à la fin du XIX e siècle, avec son secrétaire, son comité central, etc. Nous devons être capables d’inventer une forme d’organisation neuve qui permette d’accueillir le maximum de participations de la société » .

Les Verdi tiennent donc à la forme fédérale qui, selon Angelo Bonelli, « a un aspect innovant et participatif qui permet à chacun de garder sa propre identité. Aujourd’hui, on voit trop de grands partis où toutes les diversités sont diluées, gommées, où les gens ne se reconnaissent finalement plus que dans leur leader, tels Sarkozy, Tony Blair… »

Pour autant, la composante écologiste, qui, sur la question programmatique, ne voit pas trop de difficultés avec des alliés ayant, depuis un bon nombre d’années, bien intégré les questions de respect de l’environnement, ne s’oppose pas à l’éventualité d’adhésions directes à la fédération, sans adhésion aux partis ou mouvements qui la composent. La fédération a « cette souplesse qui permet à chacun d’emprunter la voie qu’il juge la plus adaptée à son type d’engagement » , ajoute Angelo Bonelli. Une souplesse et une volonté d’ouverture qui correspondent bien à l’esprit « arc-en-ciel », depuis longtemps cher aux Verts, en Italie comme ailleurs en Europe.

Politique
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