Internet dans le collimateur

Christine Tréguier  et  Politis.fr  • 26 mars 2008 abonné·es

Parmi les « ajustements techniques » et nominations post-municipales, deux concernent internet. La plus médiatisée est la nomination à l’Elysée de Nicolas Princen, jeune diplomé HEC qui a fait ses classes chez EuroRSCG. Placé sous la responsabilité de Frank Louvrier (ex-responsable du service de presse du ministère de l’Intérieur), il a pour mission de traquer le buzz et les rumeurs visant le chef de l’Etat sur la toile. Les blogueurs se gaussent, cherchant à savoir quelle est l’adresse IP du quidam pour le repérer, ou qui paye le salaire de celui qu’ils surnomment déjà « la taupe » ou « l’oeil de Sarkozy ». Mais d’autres s’interrogent. Non sur le rôle de Princen lui-même, qui n’est sans doute là que pour cafter à ses supérieurs, mais sur une éventuelle volonté du locataire de l’Elysée de contrôler l’image qu’internet donne de lui. Quelles seront à l’avenir les réactions face à la diffusion massive de ses bévues ? Va-t-on menacer les blogueurs irrévérencieux de procès si ils ne retirent pas certains contenus ? Ou de résiliation de leurs abonnements internet s’ils diffusent des images présentant le président et ses ministres sous un mauvais jour ?

L’attribution du développement de l’économie numérique à Eric Besson passe, elle, plus inaperçue. Le transfuge du PS, déjà secrétaire d’État chargé de la Prospective et de l’évaluation des politiques publiques, aura fort à faire. Tenir la récente promesse de Sarkozy de relier 100 % des Français à l’internet haut débit en 2012, poursuivre le développement de l’e-administration, soutenir les e-commerçants, mais aussi régler les différends entre acteurs sur les questions de propriété intellectuelle, de taxation de la publicité, d’autorité sur les contenus, etc… Le choix a quelque peu surpris les habitués : le nouveau Mr internet est en effet totalement inconnu au bataillon sur l’ensemble de ces sujets.

Temps de lecture : 2 minutes