Naissance d’une université
L’histoire architecturale et pédagogique de la faculté de Vincennes est d’emblée marquée par la hantise d’un contrordre politique qui annulerait le projet.
Récit.
dans l’hebdo N° 1000 Acheter ce numéro
La fin des travaux de construction de l'université, en novembre 1968. / ANDRÉ PRIVAT/COLL CMV
Si l’industriel Paul Chaslin modifia si souvent ses plans, c’est peut-être que l’idée même de cette faculté avait germé en des lieux différents et de façons parfois contradictoires. Pas facile de fournir une architecture aux réflexions d’Hélène Cixous, mais aussi à celles menées de façon concurrente, et souvent antagoniste, à Nanterre, dans les commissions de la Sorbonne et le « groupe d’Assas », où siégeaient notamment, avec une vingtaine d’étudiants, Pierre Bourdieu, Michel Alliot et Jacques Monod. La plupart des commissions s’étaient dispersées à la mi-juin, les étudiants insistant sur la cogestion des universités tandis que les enseignants privilégiaient l’autonomie face au ministère. La quasi-unanimité s’était faite sur la disparition des cours magistraux, ce qui rejoignait les vœux du groupe poursuivant sa réflexion autour d’Hélène Cixous ; les bâtiments actèrent ce choix, ses concepteurs essayant aussi de créer un véritable campus ouvert. « À l’américaine », comme plusieurs des expérimentations pédagogiques de Paris-VIII.
S’affranchissant des habitudes, le ministre de l’Éducation nationale, Edgar Faure, et son équipe (Michel Alliot, le recteur Gérald Antoine et Jacques de Chalendar) décidèrent de construire une fac dans le bois de Vincennes, sans en informer le gouvernement ni même les membres du conseil municipal de Paris. Pourtant, comme le reste du bois, le terrain appartenait à la ville, bien que loué depuis des lustres à l’armée. Une location qui fut transférée au cours de l’automne, et pour dix ans, dans des conditions dont les
Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :
Pour aller plus loin…

Exilé.es : la vidéo qui révèle les pratiques inhumaines de la police

Pour les jeunes, « malgré les obstacles, il faut durcir le mouvement »

Depuis janvier, l’extrême droite décomplexée
