Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 12 juin 2008 abonné·es

Dimanche 15~juin

Football, l’intelligence collective

France 5, 23~h~25

À travers l’équipe de Lorient, et son entraîneur emblématique, Christian Gourcuff, une analyse du foot fonctionnant comme une fourmilière, où chaque joueur tient individuellement son rôle pour un objectif collectif.

Mardi 17~juin

Wattstax

Arte, 22~h~20

Le titre du documentaire est énigmatique. Il repose sur une addition. Watts est ce quartier de Los Angeles qui s’était embrasé en août~1965. Stax est le nom d’une maison de disques fondée en 1959, spécialisée dans la musique soul. En 1972, comme un «blackwoodstock», un concert réunissait près de 100~000~personnes au Los Angeles Memorial Coliseum, célébrant la culture afro-américaine à l’apogée de son moment «black is beautiful», et commémorant le septième anniversaire des émeutes de Watts. Sur la scène, inaugurée par le révérend Jesse Jackson, une succession de rythmes, du funk au blues, en passant par le gospel et la soul. Rufus Thomas, Isaac Hayes, Albert King, les Staple Singers. Dans les gradins, un public composé principalement d’«angelenos» noirs, une galerie de portraits seventies, de coiffures et de vêtements extravagants, de danses éblouissantes. Avec ces ingrédients, Wattstax aurait pu n’être qu’un documentaire musical, témoin d’une époque. Le travail de Mel Stuart apporte une autre dimension au film. Au lendemain du concert, le réalisateur tournait dans les rues de Watts, glissait sa caméra dans les cafés, les églises, les salons de coiffure pour recueillir les conversations des habitants, leurs aspirations et les mêler aux séquences musicales. De quoi rassembler la matière pour un document sociologique, souligner l’identité afro-américaine, la religion, les rapports entre les hommes et les femmes. Stuart y ajoutait en petites touches, à plusieurs reprises, l’humour noir de Richard Pryor, alors comédien débutant, creusant la thématique du racisme et des archétypes noirs américains d’alors. La somme finale est le témoignage de l’explosion d’une culture populaire où se bousculent la musique, le langage et le look.

Mercredi 18~juin

Citizen King

Arte, 21~h

À travers nombre d’images d’archives et divers témoignages, par Orlando Bagwell et Noland Walker, un portrait politique de Martin Luther King, de 1963 à son assassinat en 1968. Soit cinq années baignées dans une atmosphère tendue, correspondant à une période d’intense activisme pour les droits civiques des Noirs américains et leur application.

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Libération,
je t’aime moi non plus**

France 5, 0~h~40

Rediffusion du documentaire consacré aux premières années de Libé, de 1973 à 1981, marquées par une autre manière d’envisager le journalisme.

Médias
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