Semaine d’action

Ingrid Merckx  • 20 novembre 2008 abonné·es

11 200 suppressions de postes en 2008, 13 500 annoncées pour 2009 dans le secondaire, et 5 500 dans le primaire, réformes des programmes, du lycée et de la voie professionnelle, projet de mettre fin à la scolarisation des 2-3 ans, réduction du temps d’enseignement de deux heures dans le 1er degré, annonce de la suppression des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), restrictions budgétaires, diminution programmée du nombre de places aux concours de recrutement et des moyens de remplacement, non-valorisation de la profession, attaques contre le paritarisme et le droit syndical… Xavier Darcos parle beaucoup mais ne veut rien entendre. Conséquence : un mois après la manifestation nationale pour la défense d’un service public d’Éducation, le 19 octobre, 21 organisations du secteur éducatif, dont l’ensemble des fédérations enseignantes, sont mobilisées depuis le 17 novembre pour une semaine d’action qui culminera avec une grève et des manifestations le 20 novembre. Xavier Darcos ne veut rien entendre, sauf les lycéens, qu’il est aventureux de ne pas recevoir.

En attendant, c’est lui qui s’est fait recevoir par les lycéens, le 15 novembre, lors d’une journée de débat avec 600 représentants d’entre eux, à l’École polytechnique, à Palaiseau (Essonne). Assistant à la séance plénière de clôture de ces « Ateliers du nouveau lycée », Xavier Darcos se serait fait « chahuter » dans l’amphithéâtre. « On nous consulte, mais on va rentrer sans réponse » , s’est offusqué un élève. Prenant acte d’une certaine « frustration » , le ministre a précisé que la consultation des lycéens se poursuivrait jusqu’à la fin de l’année. Et pour leurs aînés ? « La décision de lancer cette semaine d’action est le résultat de la réaction, ou plutôt de l’absence de réaction du ministre » , a déclaré le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), Gérard Aschieri. « Le ministre de l’Éducation nationale doit prendre la mesure du trouble que provoque sa politique dans les écoles. Il n’est pas trop tard pour engager un véritable dialogue social » , a fermement indiqué le Snuipp, premier syndicat du primaire. La loi sur le droit d’accueil en primaire prévoit un volet « dialogue social » lorsqu’un préavis de grève est lancé. Or, le SE-Unsa, deuxième syndicat du premier degré, affirme qu’ « aucune invitation ne lui est parvenue pour engager des négociations sur les motifs du conflit » . D’où cette nouvelle grève, que la plupart annoncent *« massive ».
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Société
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