Crise de rire

Politis  • 11 décembre 2008 abonné·es

Carole Fréchette, auteur du Québec, jongle d’habitude gravement avec le dérapage mental. Mais pas dans les Sept Jours de Simon Labrosse , où, au contraire, elle s’amuse des fantaisies de l’esprit et rit, sur un double tranchant, de l’action philanthropique.
Le dénommé Simon Labrosse, quidam au chômage, annonce qu’il va conter quelques-unes des tranches de sa vie.
Il ne veut pas s’exprimer seul et invite un ami poète, qui voit tout en noir, et une amie qui ne se préoccupe que de son « développement personnel ». Lui-même, abandonné par une fille philanthrope partie pratiquer l’altruisme ailleurs,
lui fait des confidences dans un magnétophone.
Avec ces jeux-là, l’autobiographie part dans tous les sens, d’autant plus que les rapports entre les trois personnages se modifient sans arrêt et que passent aussi des protagonistes inattendus. C’est une joyeuse mise en crise de l’état de crise que le metteur en scène, Claude Viala (une femme), a dirigé dans une belle fantaisie et avec mobilité. Le chanteur Sanseverino a apporté sa pierre, musicale. Les acteurs, Hervé Laudière, Léonore Chaix et Cédric Revollon, excellents, se moquent avec gravité de l’esprit de sérieux. La comédie moderne, c’est ça, sans nul doute.

Culture
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