Courrier des lecteurs Politis 1034

Politis  • 8 janvier 2009 abonné·es

L’éolien et le nucléaire

Après avoir lu votre article sur les éoliennes (voir Politis n° 1027), je souhaite apporter une opinion différente. Devant les risques du nucléaire et leur « cadeau » aux générations futures que représentent leurs déchets, je pense que le développement de l’éolien est une des réponses que notre société doit apporter au problème de production d’énergie. J’ai pu me rendre compte avec quelle hargne les pronucléaires luttent contre nos nouveaux moulins à vent en Charente-Maritime. Bien sûr, beaucoup de choses sont contestables, et vous en parlez avec clarté. Ce que l’on pourrait ajouter, c’est que la France a privilégié le tout-nucléaire aux coûts cachés gigantesques (démantèlements futurs, traitement des déchets) au lieu de diversifier les sources d’énergie, et il n’est pas du tout étonnant que des sociétés privées avides de profits se soient engouffrées dans la brèche. Si le service public d’électricité n’avait pas été à la solde du lobby pronucléaire mené par Valéry Giscard d’Estaing, nous n’en serions pas là : l’État aurait investi dans les énergies renouvelables dans leur ensemble, et les éventuels profits iraient dans la poche du service public. Ce qui permettrait de financer la recherche, les économies d’énergie et l’installation raisonnée de sources décentralisées de production d’énergie. Il y une cohérence dans l’opposition aux éoliennes : lorsqu’on a manqué le train, on peut le prendre en marche ou tenter de le faire dérailler. C’est manifestement cette dernière solution que privilégient VGE et ses amis. Tout le reste, c’est… du vent.

Yvan Poisbeau, Anais (Charente)

Cuba

Vous avez dû recevoir du courrier concernant l’article de Gérard Ponthieu sur Cuba du n° 1032/1033. Je ne reprendrai pas les arguments certainement développés par des lecteurs plus informés et compétents. Je m’insurge : le point de vue est partial et même peu documenté – c’est une simple feuille de route –, et sa publication dans votre hebdomadaire, décevante. Certes, le régime cubain de 2009 est très critiquable, mais je vous incite à examiner l’état politique et social des petits ou plus grands pays voisins. Et aussi à tenir compte de l’ouverture actuelle, si petite et modeste qu’elle soit. Je vous renvoie par exemple à l’article de Janette Habel publié dans le Monde diplo de décembre 2008. Il permet d’espérer que la révolution castriste « vieille et décatie » pourra être remise en question avec justice sans basculer dans le monde libéral.

Renée Roumieu, Montpellier (Hérault)

Dakar 2009, l’indécence s’exporte

Une fois encore, le rallye Paris-Dakar va rivaliser de gaspillage et de spectacle médiatisé pour ce qui n’est rien d’autre qu’un jouet de gosses de riches. […]
Alors que les regards se tournent vers les exclus, les sans-papiers, les SDF, les personnes qui bouclent difficilement leurs fins de mois, les ouvriers licenciés, pendant que montent de toute part les périls écologiques, l’indécence prend une tournure particulièrement scandaleuse et insupportable. […]
Le rallye offre l’image d’un gaspillage de ressources énergétiques, dans le seul but de relier le plus vite possible deux points entre lesquels il faudrait plutôt du respect et de l’admiration pour les humains qui y vivent.
L’autre volet de l’indécence tient à la mise en relation de cette prétendue compétition sportive avec les campagnes sur la prévention routière.
Comment expliquer aux jeunes (et moins jeunes !) conducteurs que la route nécessite une vitesse modérée, si on leur montre avec envie et grandiloquence qu’ailleurs (chez les autres, les Africains ou les Sud-Américains, les pauvres de la planète) on peut faire ce qu’on veut ? Laisser une épave au bord de la route. Traverser des villages en faisant vrombir les moteurs.
Nous sommes tristes de l’« humanité » que nous donnons à voir au reste du monde, à l’occasion de cet ahurissant jeux de gladiateurs de temps qui se voudraient modernes. Et qui ne sont finalement qu’une triste régression sociale et humaine.

Bruno Riondet (Vienne)

L’écrasement d’un peuple

« Il n’y a pas de problème humanitaire à Gaza » , déclarait Tzipi Livni le 2 janvier à sa sortie de l’Élysée, mais seulement 420 morts et plus de 2 000 blessés en quelques jours de bombardements. Outre ce cynisme préélectoral, il y a bel et bien un crime contre l’humanité qui a commencé il y a soixante ans par un vote truqué de l’ONU (lire le Péché originel d’Israël , de Dominique Vidal) et qui se poursuit par l’écrasement programmé d’un peuple encerclé sur sa propre terre, la Palestine, après tant de spoliations, de pillages sournois, de barbarie hypocrite, d’humiliation coloniale, d’apartheid et de terrorisme d’État destiné à pousser au désespoir et à une résistance désespérée ceux qui n’ont plus rien à perdre.
Il y a quelques jours, l’Europe complice a accordé une fois de plus aux autorités israéliennes un statut encore plus privilégié. Et quelles autorités ! Pas morales en tout cas, qui vont lancer leurs chars, après leurs avions : un Premier ministre fantoche, Olmert, démissionné pour corruption, et un Président, Peres, prix Nobel de la paix, responsable d’un premier massacre préélectoral à Cana de 300 civils « protégés » par l’ONU. Les dignes successeurs du bourreau de Sabra et Chatila !
Vive la résistance palestinienne !

Serge Geitner, Privas (Ardèche)

Courrier des lecteurs
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