Contacts tous azimuts

Les contacts se multiplient à gauche de la gauche en vue des élections du mois de juin prochain. L’issue des discussions pourrait redessiner ce côté du paysage politique.

Denis Sieffert  et  Michel Soudais  • 5 mars 2009 abonné·es

«Cette semaine est une semaine décisive pour l’élargissement du Front de gauche. » Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, qui affirmait lundi sentir « que les choses sont en train de prendre » . Rien n’est tout à fait arrêté, mais les contacts se multiplient ces jours-ci à gauche de la gauche. Le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon rencontraient les Alternatifs, lundi en fin d’après midi. Les mêmes avaient ensuite une rencontre avec le NPA, sans espoir d’aboutir. « Nous le disons à la direction du NPA : si malheureusement elle reste arc-boutée sur son repli et si ensuite des responsables nous disent qu’ils sont disponibles, ils font partie des hommes et des femmes à qui l’appel à la constitution d’un Front de gauche s’adresse » , a insisté Olivier Dartigolles. Les contacts se poursuivent également avec le MRC, avec cette réserve : « Si l’essentiel n’est pas partagé nous ne partirons pas avec eux. »

Illustration - Contacts tous azimuts

« Ce qui importe, c’est d’abord un élargissement populaire, un élargissement citoyen. » Horvat/AFP
Après le temps des rencontres, celui de la réflexion et des décisions. Les Alternatifs tiennent une coordination nationale les 7 et 8 mars pour examiner les résultats des négociations qu’ils ont mené avec le PCF-PG d’un côté, avec le NPA de l’autre. « On va étudier les propositions substantielles des uns et des autres » , indique Jean-Jacques Boislaroussie.

Mais les Alternatifs ne prendront aucune décision ce week-end. Ils soumettront deux ou trois propositions à leurs militants avant une consultation interne dont le résultat ne sera vraisemblablement connu que fin mars. Boislaroussie assume de ne pas être encore dans « le premier stade de la campagne » . De son côté, le NPA réunira pour la première fois son conseil politique national les 7 et 8 mars. À cette occasion, il ne devrait rien trancher, mais faire des propositions le samedi 7 aux Alternatifs, qui les examineront le lendemain.

Reste une question délicate, celle de la reconnaissance de la Fédération comme interlocuteur à part entière d’un futur Front de gauche. Constituée au mois de décembre, celle-ci regroupe notamment les Alternatifs, les CUAL et l’association des Communistes unitaires, dont beaucoup sont encore membres du PCF. Et c’est précisément cette double appartenance qui fait problème à la direction du parti. : « Il y en a qui sont membres du PCF et – ce n’est pas une injure de le dire – qui sont dans l’organisation de la campagne. C’est l’exemple même du faux problème », répond sèchement Olivier Dartigolles.

En attendant, PC et PG tracent leur route. Ils organisent dimanche 8 mars un meeting au Zénith pour « envoyer un message fort : le Front de gauche, c’est parti ! » Pour autant, « le 8 mars ne sera pas un point final » , assure Jean-Marc Coppola, secrétaire national à l’Europe du PCF. « On ne fait pas un arrêt sur image avec la tribune du 8 mars ? Nous n’allons pas cesser d’interpeller » les forces politiques qui pourraient rejoindre le Front de gauche. Pour Olivier Dartigolles, « rien n’est écrit, personne ne peut dire ce que sera la situation politique le 7 juin ». Et le porte-parole du PCF conclut : « Ce qui nous importe, c’est d’abord un élargissement populaire, un élargissement citoyen. Le Front de gauche va d’abord se gagner dans les quartiers populaires, les bassins d’emploi, auprès de la jeunesse. » Soit. Mais dans « les quartiers populaires », l’offre politique n’est pas indifférente non plus. Ce qui nous renvoie à la question du Front.

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