Cap sur les régions

Les Verts et Europe Écologie veulent reproduire la formule gagnante des européennes.

Patrick Piro  • 2 juillet 2009 abonné·es
Cap sur les régions

Le 4 juillet, les écologistes donnent rendez-vous à tous leurs sympathisants (militants encartés, membres du réseau Europe Écologie, etc.) pour fêter officiellement le succès des européennes. Mais le rendez-vous de samedi [^2] est aussi une grande réunion de travail, présentée comme un premier jalon vers une nouvelle écologie politique à la française : chez les Verts comme à Europe Écologie, on entend marquer qu’il y a un « avant » et un « après » le 7 juin 2009. Les Verts ont décidé à l’unanimité, lors de leur dernier conseil national (13 juin), de prendre le risque d’ouvrir le parti à la mouvance créée par la campagne de la liste Europe Écologie, et qui revendique 15 000 sympathisants.

Le projet, pour le moment, se résume à une aspiration un peu incantatoire : poursuivre le rassemblement, sans le fossiliser autour des têtes de listes européennes. Entre bon sens et équilibrisme : les Verts voudront éviter de remettre subrepticement leur avenir entre les mains des personnalités qui ont brillé sous les feux de la rampe le 7 juin – Cohn-Bendit, Joly, Bové, etc. « Toute l’astuce sera d’inventer des structures fortes et souples, traduit Jean-Louis Roumégas, l’un des porte-parole des Verts, pour permettre d’inclure les nombreuses personnes qui souhaitent simplement être “associées” et pas encartées. »
*
À la manœuvre, un « Comité d’animation et de pilotage » très paritaire d’une quarantaine de personnes, regroupant le collège exécutif des Verts, les eurodéputés, les parlementaires nationaux ainsi que deux personnalités désignées par Europe Écologie dans chacune des huit « eurorégions ».
Bien que les écologistes n’en conviennent pas explicitement, les élections régionales de mars prochain sont les bienvenues. Suffisamment proches pour profiter de la dynamique enclenchée, et au format adapté au projet écologiste : une déclinaison des européennes, avec ses scrutins locaux auxquels ils tenteront de donner une cohérence nationale. Dès le 4 juillet, les militants seront donc invités à embrayer pour les régionales sur le modèle qui a fonctionné en eurorégions, en conservant un esprit d’ouverture, indique Jean-Louis Roumégas, *« car beaucoup de personnes frappent à notre porte ».

Cette articulation parti-mouvement souhaite également prendre l’initiative de mobilisations citoyennes, rôle que les Verts ne sont jamais parvenus à jouer. Là encore, le calendrier leur offre une belle occasion, avec pour ballon d’essai le très important sommet climatique de Copenhague de décembre, où ils comptent pousser des revendications ambitieuses.

[^2]: Mains d’œuvres, Saint-Ouen

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Avec la VIe République, les unionistes veulent maintenir ce qu’il reste de la Nupes
Gauche 29 mars 2024 abonné·es

Avec la VIe République, les unionistes veulent maintenir ce qu’il reste de la Nupes

Une petite bande de députés s’investissent sur le sujet de la démocratisation de notre régime politique. Une campagne parallèle ayant l’objectif de maintenir les canaux de communication entre partis et de poser la première pierre pour 2027.
Par Lucas Sarafian
Dans le Nord, l’écologiste Marie Toussaint tente de lier fin du monde et fin du mois
Politique 21 mars 2024 abonné·es

Dans le Nord, l’écologiste Marie Toussaint tente de lier fin du monde et fin du mois

La tête de liste des Écologistes pour les européennes est venue assister au procès en appel des victimes de la pollution de la fonderie de Metaleurop et a rencontré un agriculteur de la région. Marie Toussaint tente tant bien que mal d’imposer ses thèmes.
Par Lucas Sarafian
Coupes budgétaires : pourquoi Emmanuel Macron attise la colère sociale avant les européennes
Budget 19 mars 2024

Coupes budgétaires : pourquoi Emmanuel Macron attise la colère sociale avant les européennes

La volonté du président et de Bercy de réduire la dépense publique fait craindre à l’exécutif un regain de mobilisation sociale, dans la foulée de la grève de la fonction publique du 19 mars.
Par Nils Wilcke
À Villepinte, l’insoumise Manon Aubry veut « déjouer le duel entre les macronistes et l’extrême droite »
Reportage 17 mars 2024

À Villepinte, l’insoumise Manon Aubry veut « déjouer le duel entre les macronistes et l’extrême droite »

Pour le lancement de leur campagne européenne, les troupes insoumises construisent un pont entre l’échéance de 2024 et la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, avant-dernier de cette liste, continue d’être ambigu sur ses ambitions.
Par Lucas Sarafian