Sélection TV/Radio

Jean-Claude Renard  • 21 janvier 2010 abonné·es

Festival

Le Fipa, la télé en vitrine

C’est un rendez-vous passionnant au fil des ans, qui donne à voir ce qu’on risque de ne pas voir sur le petit écran. Le Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) tient du 26 au 31 janvier sa 23e édition, toujours fidèle aux salles de Biarritz. Créé en 1987 par Michel Mitrani, le festival se vit comme un observatoire annuel de la production nationale et internationale (et le plus important festival de télé au monde). En soi, une vitrine remarquable. Plus de cent cinquante programmes (une trentaine de pays représentés) sont répartis en six sélections compétitives : fictions, séries et feuilletons, documentaires de création et essais, grands reportages et faits de société, musiques et spectacles, programmes courts. Les professionnels des médias viennent ici faire leur marché, d’acquisitions en prospections. Mais l’intérêt du festival, rehaussé de débats (entre autres, cette année, les nouvelles pratiques narratives et le web), est aussi d’être ouvert au public. D’une salle à l’autre, et du matin au soir, le Bellevue, le Casino municipal, la Gare du Midi, le cinéma Le Royal, le Colisée et la médiathèque se partagent des programmes très éclectiques.
Accès permanent : 25 euros par personne
(30 euros pour deux personnes).
Rens. : 05 59 43 53  et <www.fipa.tm.fr>

TÉLÉVISION

Lundi 25 janvier

Spécial Angoulême

Arte, 23 h 15

De Nakazawa à Sacco en passant par Marjane Satrapi, comment la BD a changé son fusil d’épaule pour regarder le monde autrement.

Mardi 26 janvier

Somalie, la saison des pirates

France 5, 20 h 35

Olivier Joulie revient d’abord sur l’essentiel, cette réalité économique et humaine : chaque jour, des hommes poussés par la misère et la faim prennent tous les risques et montent à l’abordage des navires, entre le golfe d’Aden et l’océan Indien. Somalie, la saison des pirates s’ouvre ainsi sur le tableau sombre d’un pays en crise. Avant de poursuivre avec l’histoire d’un thonier espagnol ( l’Alakrana ) attaqué par une poignée de pirates à bord de skiffs en octobre 2009. Une quarantaine de personnes ont alors été prises en otage durant six semaines. À la clé : quelques millions d’euros. Tandis que les bateaux français, de leur côté, sont protégés maintenant par des fusiliers marins. Au gré des images, des témoignages, se glissant notamment dans le Puntland (théâtre d’affrontements), le réalisateur, avec beaucoup de risques, livre les enjeux politiques autour de la piraterie, les combats entre milices tribales, les intérêts financiers, le mépris écologique, le poids de la délinquance.

I Feel Good

Canal +, 22 h 35

Récit d’une chorale unique en son genre, Young@heart, suivie par Stephen Walker. Elle rassemble sous la houlette de Bob Cilman des chanteurs d’une moyenne d’âge de quatre-vingts printemps, avec un répertoire inattendu : tubes punk, soul et hard rock. À lire et à voir comme cure de jouvence. Une troupe qui écume les scènes du monde entier. En dehors des conventions et jubilatoire.

Mercredi 27 janvier

Shoah

Arte, 20 35

Deuxième partie du film monumental de Claude Lanzmann, programmé à l’occasion du 65e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz (27 janvier 1945). Une deuxième partie entamée par un chant fredonné par un ancien SS, filmé à son insu par le réalisateur. Un chant imposé aux nouveaux groupes de « juifs au travail » à Treblinka, là où il était « possible de liquider 18 000 personnes par jour » .

Permis de juger

France 3, 23 h 15

Incursion au sein de l’École nationale de la magistrature. Chaque année, 200 élèves en sortent pour devenir juge ou procureur. Sarah Lebas a suivi quatre jeunes promus dans leur formation et leurs premiers exercices. Ils ont à peine 25 ans et s’apprêtent à prendre de lourdes responsabilités. Des apprentis magistrats, auprès de maîtres de stage, qui ont trois ans pour apprendre à écouter, sanctionner. Juger, incarcérer ou pas (« au nom du peuple français »). Un quotidien collé au tout-venant, sordide ou anecdotique, qui va de l’excès de conduite à l’usage de stupéfiants, du simple larcin au viol, d’une garde d’enfant à une affaire criminelle. C’est aussi, dans la formation, une confrontation avec la misère, un face-à-face avec le crime, un travail sur le terrain, dans les commissariats, en prison, en salles d’autopsie. Après quoi, le plus dur reste à faire.

Alain Bashung

France 5, 23 h 25

Retour sur le parcours du musicien, avec nombre d’images d’archives. Entre rock et poésie. Des années 1960, de vaches maigres, aux années post-1980, marquées par les succès publics et critiques.

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