Le roi est en fuite …

…mais il n’ira pas loin !

Bernard Langlois  • 8 juillet 2010
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Voici un extrait du récit que fait Jean Jaurès de cet épisode essentiel de la Révolution française, la fuite à Varennes.

Illustration - Le roi est en fuite …

« Le roi, en effet, avait quitté les Tuileries dans la nuit du 20 juin, pour se rendre avec sa famille à Montmédy, près de la frontière, où Bouillé devait le rejoindre. C’est à onze heures du soir que la famille royale avait fui. Fersen lui avait procuré un passeport au nom de la baronne de Korff. C’est Mme de Tourzel, gouvernante des enfants, qui figurait la baronne. La reine, voyageant comme gouvernante, devait être Mme Rocher, Mme Élisabeth devenait Rosalie, demoiselle de compagnie et le roi était un valet de chambre du nom de Durand, avec habit gris et perruque. Ils purent sortir sans être reconnus (…).

(Deux jours après).

« Mais, en cette même séance du 22 juin, une demi-heure après la lecture de l’adresse de Demeunier, des cris du dehors annoncent l’arrivée d’un courrier : on entend dire confusément, note le procès-verbal : ”le roi est pris ! le roi est arrêté !” Les députés rentrent avec précipitation dans la salle ; une grande agitation règne dans l’Assemblée ; deux courriers entrent au milieu des applaudissements et remettent un paquet au président. Le roi était pris en effet : c’étaient des lettres des officiers municipaux de Sainte-Menehould annonçant qu’au passage le roi avait été reconnu ; et que Drouet courait à la poursuite des voitures. “ Il est 3 heures du matin et il ne sont pas encore revenus”. Mais des lettres de Châlon et de Clermont annonçaient qu’à Varenne le roi avait été arrêté.

« En vain avait-il essayé d’attendrir la municipalité de Varennes. En vain les détachements de dragons, placés à Varennes, par Bouillé, avaient-ils été invités à enlever le roi ; un gros rassemblement de peuple avait obligé les dragons à se retirer ; et le roi fut ramené vers Paris. L’Assemblée ordonna immédiatement que Bouillé serait mis en état d’arrestation. Elle ordonna que le roi fût reconduit sous la protection des gardes nationales et que toutes les précautions fussent prises pour assurer sa vie. Elle dépêcha trois commissaires, Pétion, Latour-Maubourg et Barnave à la rencontre de la famille royale. »

(Jean Jaurès
Histoire socialiste
Tome I)

Avec la télé et internet, on aura même plus besoin d’un honnête cabaretier sagace pour mettre un nom sur les fuyards de l’Elysée.

Si d’aventure le roi Kozy, la reine Carla et le(s) petit(s) prince(s) s’avisaient de filer à l’anglaise, va savoir  …

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