Un « établissement unique » en Lorraine ?

L’Unef s’oppose au projet de fusion de quatre universités de Metz et Nancy. Le syndicat étudiant craint une sélection à l’entrée et une augmentation des frais d’inscription.

Noëlle Guillon  • 30 septembre 2010 abonné·es

Les militants de l’Unef ont bloqué les conseils d’administration des universités de Metz et de Nancy-II le 14 septembre, puis à nouveau le 22 septembre à Metz. Ils protestent contre le projet de fusion de quatre établissements de la région en une Université de Lorraine (UDL), troisième opération de ce type en France après Strasbourg et Marseille.
Le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) doit en effet se transformer en « établissement unique » en 2012. « Au-delà de la mutualisation déjà à l’œuvre, nous voulons atteindre une taille suffisante pour rayonner à l’étranger », justifie Hervé Coilland, délégué général du PRES. Un moyen surtout de se positionner pour glaner les 70 millions d’euros du « plan campus » lorrain et espérer se qualifier pour le « grand emprunt ». « Les présidents de ces quatre institutions veulent que la future UDL prenne le statut de “grand établissement”, ce qui leur permettrait de sélectionner les entrants et, à terme, d’augmenter les droits de scolarité », estime le président national de l’Unef, Jean-Baptiste ­Prévost. Et de citer l’exemple des 3 000 euros d’inscription dans les diplômes ­­« maison » de Paris-Dauphine, seule fac française à avoir adopté ce statut pour le moment. Pour Hervé Coilland, « il existe déjà dans le PRES des diplômes payants et sélectifs qui n’interfèrent pas avec les diplômes nationaux ».
Sujet de débat également, le partage des allocations entre les filières. « À Strasbourg, la fusion s’est soldée par une baisse de financement en ­lettres », déplore Florent Voisin, responsable Unef à Metz. Les sciences humaines et sociales sont souvent les grandes perdantes de la mise en concurrence.

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »
Entretien 10 juin 2025 abonné·es

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »

Alors que des groupuscules d’extrême droite annoncent un rassemblement discret à Châteaubriant, le collectif Réveillons la Résistance organise une contre-mobilisation citoyenne le 14 juin. Entretien avec une de ses militantes.
Par Juliette Heinzlef
Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »
Reportage 10 juin 2025 abonné·es

Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »

À Montargis, petite ville du Loiret, le calme habituel a laissé place à un front populaire. Le 9 juin 2025, un cortège de 4 000 personnes a défilé contre la tenue d’un meeting d’extrême droite rassemblant Marine Le Pen, Jordan Bardella, Viktor Orbán et Matteo Salvini.
Par Thomas Lefèvre
Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative
Justice 7 juin 2025

Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative

Après l’expulsion de la Gaîté lyrique en mars, 23 jeunes ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une répression vivement dénoncée par le collectif des jeunes du parc de Belleville. Vendredi 6 juin avaient lieu les premières audiences au tribunal administratif.
Par Élise Leclercq
Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis
Enquête 7 juin 2025 abonné·es

Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis

Deux hommes ont été placés en garde à vue après des plaintes du collectif fémonationaliste, venues perturber un meeting organisé contre les OQTF. Dix jours après les faits, les témoins dénoncent la coopération entre les militantes d’extrême droite et la police lors des interpellations.
Par Pauline Migevant