Migrants indéfiniment
Ezra Nahmad est un photographe d’origine israélienne, qui vit à Paris. « Sur la frontière » a été présenté récemment au théâtre du Soleil pour le 70e anniversaire de la Cimade.
Article paru
dans l’hebdo N° 1132-1133 Acheter ce numéro
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À Bamako, dans les locaux de l’Association des refoulés d’Afrique centrale au Mali, fondée par des migrants camerounais, des sportifs pour la plupart. Las de traverser les frontières, ils choisissent de s’installer à Bamako, car le retour au Cameroun est totalement exclu à la suite d’un échec migratoire ; il se traduit trop souvent par une déchéance sociale et une stigmatisation honteuse.
Dans les prisons libyennes, on est réveillé la nuit pour être battu, sur la plante des pieds et sur les mains ; après quelques séances répétées de coups, il n’est plus possible de marcher.
Au service psychiatrique de l’hôpital de Bamako. Attente. Le retour non choisi au pays, c’est-à-dire l’expulsion hors du pays d’adoption, donne souvent lieu à un traumatisme. On refuse le fait accompli, et l’on continue de se projeter dans le pays dont on a été exclu. Il n’est pas rare que ce traumatisme appelle un traitement psychiatrique.
Le 3 mai 2010, un charter affrété par le gouvernement libyen atterrit à l’aéroport de Bamako-Senou. Il transporte 149 travailleurs maliens expulsés par Kadhafi. Une cinquantaine de ces personnes sont accueillies pendant quelques jours dans les locaux de l’Association malienne des expulsés, une association fondée par d’anciens expulsés.
Le premier déracinement surmonté en France, où il a vécu près de dix ans, M. D. doit faire face à un deuxième déracinement, inattendu, étrange et nourri d’une obstination évidente : il refuse d’entériner son retour à Bamako. Il entame des démarches pour se faire introduire légalement en France par son ancien patron, plus que satisfait de ses services.
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