Bien utiliser son lave-vaisselle

Patrick Piro  • 10 mars 2011 abonné·es

Que faire ?

Coline voudrait un lave-vaisselle, mais Nico (moins présent en cuisine…) résiste parce que « c’est pas très écolo » . Une opinion majoritaire : tout équipement ménager génère des nuisances environnementales. Mais la vaisselle à la main aussi, et même souvent plus, selon des études indépendantes sur nos pratiques ! Les machines les plus récentes consomment une dizaine de litres d’eau et moins de 1 kilowattheure par cycle de 12 couverts, c’est environ le double pour une vaisselle à la main (et plus de 100 litres si on lave au robinet ouvert !). Les détergents pour machine, agressifs (pour remplacer le grattoir…), sont nocifs pour la nature ; mais, en contrepartie, les adeptes du manuel abusent régulièrement du liquide vaisselle. Leur unique avantage franc : en fin de vie, une bassine, c’est bien moins de déchets qu’un lave-vaisselle.

C’est Coline qui biche… D’autant qu’avec de tels chiffres un lavage mécanique revient au même prix, sur dix ans, qu’une vaisselle à l’huile de coude – 0,50 euro. Elle insiste : on choisira un modèle classe A, qui ne tournera que bien rempli, touche « éco », tablettes de lavage écolabel européen « 3 en 1 » (lavage-sel régénérant-liquide de rinçage), branché sur l’eau chaude de la chaudière à gaz (un tiers d’électricité économisée) et sur un minuteur qui interrompt le cycle avant la séquence « séchage », gadget très consommateur d’électricité (il suffit d’ouvrir la porte quand la vaisselle est encore chaude), confié à une « recyclerie » en fin de vie. Le coup de grâce enfin : « Cette corvée, c’est environ 70 heures par an ! »

Vexé, Nico abat son joker : il va s’y coller, histoire de lui montrer la supériorité de la main ! Moyennant quelques trucs, il est possible d’utiliser moins de 10 litres d’eau et presque rien d’énergie : pas plus d’un lavage par jour (économies d’échelle) ; bien laisser tremper les ustensiles attachés ; bien débarrasser les restes ; utiliser un évier pour le lavage, avec peu d’eau, tiède, et quelques gouttes de détergent (marque de magasin bio ou avec écolabel européen), et un autre (ou une bassine) pour l’eau de rinçage (qui peut être froide) ; commencer par les pièces les moins sales.

Résultat : la main parvient à être la plus verte (tant que Nico tient le coup…).

Pourquoi ?

L’intérêt du match tient dans le désossage d’approches trop lapidaires : non, la machine n’est pas « hors-jeu » par principe ; juger sur un seul critère (l’eau par exemple) est de peu d’intérêt, quand leur combinaison (énergie, déchets, pénibilité, coût, etc.) livre des conclusions dépendant des priorités de chacun ; plus que la performance d’un équipement, les pratiques au quotidien sont souvent déterminantes.

Comment ?

– études : « A european comparison of cleaning dishes by hand » (via un moteur de recherche) ; tests Eurofins (via http://www.gifam.fr/index.php?id=58).

  • http://www.guide-topten.com : l’électroménager le plus écolo du moment.

  • http://www.ecoconso.be : des fiches conso équilibrées.

Le geste utile
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