Lu, vu, entendu

Politis  • 15 septembre 2011
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LU


Dans un petit ouvrage au titre alléchant, Secrets de sondages (Seuil), Denis Pingaud, désormais vice-président d’Opinionway, revient sur les accusations portées contre cet institut par la Cour des comptes en 2009. Le rapport épinglait « le caractère exorbitant, au regard des règles d’exécution de la dépense publique », d’une convention signée entre les services de l’Élysée et un cabinet d’études. Pingaud met les pieds dans le plat en nommant le « cabinet d’études », le fameux Publifact, dirigé par l’ancien journaliste de Minute, Patrick Buisson, et affirme haut et fort que la facturation « exorbitante » n’était pas celle d’Opinionway à Publifact mais bien celle de Publifact à l’Élysée. Autrement dit, Publifact se servait une généreuse commission au passage. Reste tout de même à savoir pourquoi Publifact en pinçait tant pour Opinionway, bénéficiaire d’un grand nombre de commandes élyséennes.

VU


Invitée le 8 septembre, en duplex depuis Berlin, dans l’émission d’Olivier Mazerolle et Alain Marschall sur BFM TV, Martine Aubry, qui était interrogée sur la mise en examen de Jean-Noël Guérini, a affirmé « ne pas connaître le dossier touchant le président du conseil général des Bouches-du-Rhône ». Une méconnaissance étrange. La Première secrétaire (en congé) du PS a tout de même souhaité « qu’il se mette en retrait [du PS] comme de ses fonctions au conseil général ». Puis, sans attendre la relance du journaliste, la maire de Lille a posé son oreillette et quitté le plateau. Elle pensait que l’interview était terminée en raison du décalage avec le son, a plaidé son entourage. Les téléspectateurs, eux, ont bien vu une candidate à la primaire socialiste fuir un sujet gênant.


ENTENDU


En réponse à Étienne Mougeotte, patron du Figaro, qui lui faisait remarquer que l’on ne peut à Marseille faire de lien évident entre immigration et délinquance, Claude Guéant a fait une nouvelle boulette : « Il y a, à Marseille, a répondu le ministre de l’Intérieur, une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. » Tollé dans la cité phocéenne, où, à l’instar du socialiste Patrick Mennucci, beaucoup se demandent « sur quelles statistiques se fonde » le ministre pour stigmatiser une population française dans son immense majorité. Même Jean-Claude Gaudin, le maire UMP, rappelle dans un communiqué qu’ « on ne peut pas incriminer une communauté en particulier ». Avant d’ironiser sur le fait que M. Guéant « a peut-être des éléments dont nous ne disposons pas ».

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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